Asselec annonce un arrêt de travail dès le 27 mai prochain
Ils réclament entre autres des arriérés de 2015 à 2020 évalués à plus de 5 milliards Fcfa.
L’Association des entreprises d’électricité et d’eau du Cameroun (Aseelec) crie son ras-le-bol. Dans une correspondance datée du 10 mai 2022 et adressée au directeur général d’Enéo Douala, l’Aseelec exprime en objet un préavis d’arrêt de travaux. «Nous avons l’honneur de porter à votre haute connaissance la mise en application dès le vendredi 27 mai 2022 d’un arrêt de travail sur l’ensemble des réseaux de distribution électriques du territoire national», peut-on y lire. En effet, l’Aseelec dit faire face à un ensemble de difficultés auxquelles ils font face. Il s’agit notamment de la réclamation de leurs arriérés de 2015 à 2020, pour une valeur estimée à plus de 5 milliards de Fcfa, la diminution par les soins de l’entreprise Enéo, des prix des prestations en ignorant la conjoncture économique et l’inflation. Ils évoquent de même le non-respect des engagements pris par l’entreprise destinataire de la correspondance, suite à l’arbitrage fait par l’administration en date du 24 septembre 2020.
L’Aseelec se plaint également de la suspension fantaisiste et du mauvais traitement des sous-traitants qu’ils sont, mais aussi, de la mise en place par la société Enéo des stratégies propres à asphyxier les PME camerounaises. «De tout ce qui précède, nous nous trouvons dans la triste obligation de suspendre toutes nos activités sur l’ensemble des réseaux de distribution électriques avec toutes les conséquences que cela peut avoir, soucieux d’être et de rester des citoyens responsables et respectueux des lois du Cameroun, nous avons saisi le ministre de tutelle (Minee)», concluent-ils.
La guéguerre Enéo/Aseelec date en tout cas. Il y a deux ans déjà, l’Aseelec annonçait un arrêt de travaux à compter du 31 aout 2020. Ils avaient à cet effet adressé un avis au public et à tous les sous-traitants Eneo pour les sensibiliser et dire toute leur compassion émue. Ils se plaignaient à l’époque d’arriérés de paiement de prestation des entreprises partenaires d’Eneo, qui s’amoncellent depuis 2015, pour un montant total de 6 milliards Fcfa. Il en avait été de même en février 2018, lorsque Aseelec appelait à la protection des pouvoirs publics qui fermaient les yeux sur les abus qu’ils subissaient dans l’exercice de leurs activités ; et en 2013 aussi, lorsqu’ils réclamaient plus de 8 milliards à la même société. Créée en 2007, l’Aseelec est une association regroupant près de 200 entreprises offrant à peu près 15 000 emplois directs