À Yaoundé, la mairie a décidé de frapper fort. Dans un communiqué publié le 10 janvier 2025 et rapporté par Jeune Afrique, la municipalité a annoncé l’interdiction de la vente à la sauvette dans une quinzaine de zones de la capitale, à partir du 20 janvier. Une mesure qui vise à libérer les trottoirs et les voies publiques, mais qui risque de plonger des milliers de petits commerçants dans la précarité.
Les quartiers concernés incluent des lieux emblématiques comme Mokolo, le marché central de Yaoundé, Etoudi, Nkolbisson et Mimboman. Selon la mairie, cette décision s’inscrit dans une logique de désengorgement de la ville, où les embouteillages sont légion. « La vente des marchandises dans les brouettes, les porte-tout, les étals portables, est strictement interdite dans les rues, les trottoirs et autres emprises de la voie publique », indique le communiqué.
Mais pour les vendeurs ambulants, souvent contraints à cette activité par manque d’alternatives, cette mesure est vécue comme une injustice. « Moi, je vends des boulettes. Je vais aller louer la boutique avec quel argent ? », s’interroge l’un d’eux, joint par RFI. Un autre déplore : « Y a des mamans, des papas qui se battent… Si on arrête ça, je ne pense pas qu’on va s’en sortir. »
Dominique Mbassi, responsable communication à la mairie, justifie cette décision par la nécessité de rétablir l’ordre dans une ville où les trottoirs sont souvent inaccessibles. « À Etoudi, il y a un marché qui existe, mais les gens choisissent d’occuper la voie publique », explique-t-il.
Cette mesure, bien qu’elle vise à améliorer la circulation et l’esthétique de la ville, pose la question de l’accompagnement des vendeurs à la sauvette, qui représentent une part importante de l’économie informelle. Sans solution alternative, cette interdiction risque d’aggraver la précarité de milliers de familles.
Alors que Yaoundé se prépare à appliquer cette nouvelle réglementation, le débat sur la place des vendeurs ambulants dans l’espace public reste plus que jamais d’actualité.