Dans un dossier exclusif, Jeune Afrique a braqué les projecteurs sur le duel de leadership s'affrontant entre Cavayé Yéguié Djibril ou Ibrahim Talba Malla dans la région de l'Extrême-Nord camerounais. Ce conflit de direction captivant suscite un vif intérêt.

Toutefois, derrière ces deux figures de proue, un troisième nom a émergé dans le paysage politique, se positionnant en tant qu'outsider : Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique, et également ancien de l'Enam. Fils d'un pasteur, ce chrétien mafa n'appartient pas à l'élite traditionnelle du nord. En tant que technocrate ayant exercé au sein de la primature, de la présidence ainsi qu'au ministère de l'Eau, des Arts et de la Culture, il n'était pas destiné à jouer un rôle prédominant dans l'arène politique. De plus, à la différence d'Ibrahim Talba Malla, Manaouda Malachie n'occupe aucune position au sein de l'appareil national du parti au pouvoir.

Malgré ses 50 ans, il semble avoir rapidement saisi les subtilités de la politique camerounaise et les pratiques en vigueur à la cour d'Etoudi, où les manœuvres politiques peuvent souvent être interprétées comme des actes de flatterie bien orchestrés. En mai, le quinquagénaire a pris de court l'opinion publique en organisant un rassemblement à Mokolo, dans le Mayo-Tsanaga, où des jeunes ont publiquement encouragé Paul Biya, âgé de 90 ans, à se représenter en 2025. Cependant, cette action aura-t-elle un impact significatif sur le paysage politique de l'Extrême-Nord, une région où une méfiance historique perdure entre la majorité chrétienne et animiste, à laquelle il appartient, et la communauté musulmane autrefois favorisée par Ahmadou Ahidjo ?

Jeune Afrique continue de sonder les enjeux et les dynamiques de cette région au sein de son dossier exclusif, mettant en lumière les potentiels bouleversements qui pourraient en découler.