L'opération "100 000 jeunes pour Paul Biya", prévue du 8 au 10 mai dans l'Extrême-Nord, révèle les profondes divisions au sein du RDPC. Comme le dévoile Jeune Afrique dans son édition du 25 avril 2025, cette initiative censée soutenir la candidature du chef de l'État à la présidentielle d'octobre s'est transformée en véritable champ de bataille politique.

Officiellement portée par Cavayé Yéguié Djibril, président de l'Assemblée nationale, l'opération cache en réalité des luttes d'influence complexes. Jeune Afrique révèle que "l'irruption d'acteurs inattendus, à commencer par Aminatou Ahidjo, fille de l'ancien président Ahmadou Ahidjo", a jeté le trouble dans les préparatifs. Une situation paradoxale, note le magazine, quand on sait que Paul Biya "a pourtant poussé son père à l'exil" après le putsch manqué de 1984.

Le magazine met en lumière "une lutte d'influence entre deux clans rivaux du RDPC". D'un côté, les partisans de Manaouda Malachie, ministre de la Santé, déjà à l'origine d'un rassemblement de "10 000 jeunes" en 2021. De l'autre, le clan de Boukar Abdourahim, directeur de cabinet du président de l'Assemblée nationale, qui aurait lancé cette opération des "100 000 jeunes" en réponse. Jeune Afrique souligne que cette surenchère numérique cacherait "des ambitions personnelles" de Boukar Abdourahim, qui chercherait à intégrer le gouvernement.

Alors que les organisateurs réclamaient plus d'un milliard de FCFA, Jeune Afrique révèle que "le cabinet civil a validé une dotation de 800 millions". Mais cette somme tarde à être débloquée, le ministre des Finances Louis-Paul Motaze invoquant l'absence de "ligne budgétaire" appropriée. Une situation qui alimente les spéculations sur d'éventuels blocages politiques.