La Coalition « Tournons la page » milite pour une alternance crédible
Ce message a été entendu de son coordonnateur national. Jean Marc Bikoko a donné hier 15 septembre à Yaoundé, une conférence de presse sur le thème : « Alternance à la tête des institutions de l’Etat en 2025 : le Cameroun à la croisée des chemins ». C’était à l’occasion de la journée internationale de la démocratie.
Le 15 septembre de chaque année, le monde célèbre la démocratie. Cette jour- née correspond à l’adoption en septembre 1997, de la Déclaration universelle sur la démocratie. Laquelle pose les principes consécutifs d’une démocratie et définit les caractéristiques et les fonctions d’un gou- vernement démocratique. Cette journée se célèbre alors que dans son message, le secrétaire général de l’ONU constate pour le déplorer que « partout dans le monde, la démocratie recule » . Au Cameroun, cette date marque la naissance du mouve- ment « Tournons La Page, TLP » au Palais des Sports. « Nous avions été attaqués par le gouvernement qui avait arrêté neuf (09) d’entre nous et depuis ce jour, on est au tribunal. Depuis 7 ans le procès n’a jamais abouti. Le sous-préfet même qui nous a arrêté et qui est fautif est déjà préfet. Voilà le pays dans lequel nous sommes » , se souvient Jean Marc Bikoko, Coordonnateur du TLP au Cameroun. C’est une tradition au sein de ce mouvement, chaque année, à la date du 15 septembre, ces membres se réunissent pour discuter autour d’un thème relatif à la démocratie. Cette année 2022, la tradition a été respectée. Et pour cette édition, l’alternance à la tête des institutions de l’Etat précisément « l’alternance à la présidence de la République, préoccupe les participants à cette réflexion annuelle. L’année 2025 au Cameroun s’annonce essentiellement électorale. En effet, à l’exception du mandat des sénateurs qui prend fin en 2023, les mandats de tous les autres représentants du peuple dans les principales institutions de la République (Conseillers municipaux, conseillers régionaux, Assemblée Nationale, Présidence de la République) arrivent à échéance en 2025. Alors que le mandat du président de la République est en cours, le paysage politique affiche un décor peu reluisant de l’avis du TLP. « Raison pour laquelle, nous nous intéressons particulièrement à l’élection présidentielle dont la prochaine échéance suscite déjà de nombreux appétits qui se révèlent à travers les batailles que se livrent les uns et les autres aussi bien dans divers aspects de la gouvernance de l’Etat qu’à travers les réseaux sociaux » , relève Jean Marc Bikoko.
Guerre de succession
Ce dernier, note dans son propos que : « Un peu partout, les luttes entre les réseaux et autres guerres de clans constituent le menu de l’actualité dans toutes les localités et à différents niveaux de l’échelle sociale. Toutes choses qui remettent au goût du jour la problématique de l’alternance au Cameroun » . En interro- geant cette « guerre de succession » , la coalition nationale Tournons La Page voit dans ce « boucan » des signes avant-cou- reurs des fins de règne. Elle en dresse d’ailleurs de possibles scénarii. Au-delà de tous les obstacles à une alternance démocratique répondant aux normes universelles. Entre autres : l’intérim prévu par l’article 6, al4 de la constitution de 1996 ; les élections ; le gré à gré qui se murmure depuis un certain temps et dont l’opérationnalisation serait subordonnée à une énième révision constitutionnelle en vue de la création d’un ou deux postes de viceprésidents avec droit de succession ; le coup d’Etat civil ; l’alternativité régionale que propose Joseph Owona dans un ouvrage intitulé « Systèmes politiques précoloniaux au Cameroun » . Pour sa part, la Coalition Tournons La Page implantée dans 11 pays en Afrique et en Europe, fait le choix de l’alternance démocratique avec pour slogan : « En Afrique comme ailleurs, pas de démocratie sans alternance » . « C’est dans cette logique qu’en ce qui concerne la coalition nationale, nous militons pour une alternance crédible, qui garantisse aux populations les changements souhaités » , conclut le coordonnateur national