La lettre du préfet du Mfoundi interdisant les activités de la "Grande Loge Prince Hall des maçons francs et acceptés du Cameroun", cache une violente guerre des de succession au sommet de l'Etats, qui ne dit pas son nom.

Et pourtant, la présidentielle de 2025 est l'une (mais pas la principale) des causes de la guerre des francs-maçons camerounais.

Un problème d'alternance

Tout comme la présidence de la République du Cameroun, la Grande Loge nationale du Cameroun (GLC) n'a plus connu d'alternance depuis de nombreuses années. Dans cette loge, les mécontentements commencent à se faire ressentir. Une bataille pour l'alternance a été déclenchée. Mais toutes les tentatives des frondeurs ont été très vite battues en brèche.

Fatigués, ces derniers ont décidé de créer une nouvelle loge maçonnique qui respectera mieux les principes de la franc maçonnerie et qui aura à cœur le respect des éthiques du mouvement mondial.

C'est ainsi qu'a été créée la Grande Loge Prince Hall des maçons francs et acceptés du Cameroun. Pour les caciques de la GLC, cette nouvelle loge est un danger, car elle représente non seulement un nouveau vent qui risque de renverser la GLC, mais pas que.

En effet, il y a des craintes que cette nouvelle secte aboutisse même à un changement de régime au Cameroun. En effet, les membres de la Franc-maçonnerie occupent de hautes fonctions au sein du gouvernement camerounais ou coordonnent d’importants projets gouvernementaux. Certains de ces hauts responsables sont souvent recommandés par l’organisation. On se souvient qu’en 2019, la GLC avait écrit au Premier ministre Joseph Dion Ngute, afin qu’il facilite la nomination de l’un de ses membres au poste de coordinateur de l’unité opérationnelle du projet de dégazage du Lac Monoun.

«A l’heure ou la pleine lumière du jour éclaire les intelligences, nous venons auprès de votre autorité vous apporter le statut républicain des Francs-maçons de la Grande Loge Unie du Cameroun. Notre ordre initiatique, respectueuse des institutions et des valeurs républicaines, vous renouvelle toute sa disposition à œuvrer à vos côtés à la consolidation de notre vivre ensemble… En effet nous avons l’honneur de vous recommander votre collaborateur Monsieur Ndjikam Mama Désiré au poste de collaborateur de l’unité opérationnelle de Gestion du projet Lac Monoun» Pouvait-on lire dans la correspondance.