A la faveur du déjeuner d’Etat offert hier vendredi 13 juillet au Palais de l’Unité à Yaoundé par le couple présidentiel Paul et Chantal Biya en son honneur, le Président de la commission de l’UA a dénoncé les violences dans les Régions anglophones, non sans déclarer sans équivoque son opposition à une partition du Cameroun.
Arrivé au Cameroun le jeudi 12 juillet 2018, le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat quitte Yaoundé ce samedi 14 juillet 2018 après-midi.
Son séjour d’environ 72 heures dans la capitale administrative camerounaise a commencé par des visites de courtoisie au Ministre des relations extérieures et au Premier ministre. Le Dirigeant de nationalité tchadienne a bouclé ses activités politiques hier soir par une conférence à l’Institut des relations internationales sur le thème « Réforme de l’Union africaine et intégration continentale ».
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Mais, le plus grand moment de la visite officielle de Moussa Faki Mahamat au Cameroun, a été son audience au Palais de l’Unité avec le Chef de l’Etat hier vendredi, suivie d’un déjeuner d’Etat en son honneur, offert par le couple présidentiel Paul et Chantal Biya.
A cette occasion, le président camerounais, doyen des Chefs d’Etat en Afrique, s’est montré préoccupé par les foyers de tension et la recrudescence des attaques terroristes sur le continent. « Au moment où nous vous accueillons, de nombreuses menaces planent sur notre continent. Je citerais principalement les crises socio-politiques et les attaques terroristes qui déstabilisent nos sociétés, sèment des morts et causent des destructions dans nos pays. Elles provoquent non seulement le ralentissement des activités économiques et sociales, mais aussi un afflux des réfugiés et des déplacés » a indiqué le président Paul Biya dans son Toast.
En reponse au Chef de l'Etat camerounais, le Président de la commission de l’UA a dénoncé les violences au Sud-Ouest et au Nord-Ouest du Cameroun, les deux Régions en proie depuis deux ans à une guerre de sécession. Dans la foulée l’hôte du couple présidentiel a déclaré sans équivoque son opposition à une partition du Cameroun qu’il considère comme sa deuxième patrie.
« Les éclairages pertinents dont vous avez bien voulu me faire profiter sur les évènements qui se déroulent dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun me sont particulièrement instructifs. Je voudrais à cette occasion réitérer le ferme attachement de l’Union africaine a l’unité, l’intégrité territoriale, la stabilité politique et sociale de tous nos Etats membres au sein desquels le Cameroun représente un symbole de diversité linguistique, culturelle et religieuse, mais également d’unité d’harmonie et de concorde. Excellence monsieur le président, votre sagesse, votre clairvoyance et votre grande expérience dans la direction de votre pays nous rassure sur la volonté de promouvoir des politiques appropriées pour que ces vertus palpables au Cameroun continuent à se renforcer et s’approfondir.
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Notre attachement à ces valeurs, n’a d’égale que notre profonde conviction qu’aucun diffèrent en Afrique ne saurait être résolu par la violence. Seule la concertation, le dialogue et le traitement pacifique sont la voie juste à poursuivre. Excellence monsieur le président, je suis venu m’informer, écouter et apprendre.
Je ne suis nullement dans la logique de ceux qui sans prendre le temps de s’informer prononce des sentences sur telle ou telle situation dans notre continent. Je sais que les évènements auxquels vous avez fait référence, ont des conséquences dramatiques pour les populations civiles innocentes. Je voudrais les exprimer ma solidarité et ma compassion. Dès mon retour au siège, je ferai prendre des mesures idoines pour que cette solidarité et compassion se traduisent dans les faits à travers une initiative pertinente qu’appelle la situation » a déclaré Moussa Faki Mahamat.
Il a aussi promis l’accompagnement de l’institution qu’il dirige dans l’organisation de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 au Cameroun. "Cet accompagnement se traduira entre autres par l’envoie d’une importante mission d’observation électorale. C’est pour moi l’occasion de lancer un appel à tous les acteurs politique de la majorité, de l’opposition et de la société civile pour conjuguer leurs efforts pour que ces élections se déroulent dans un climat apaisé et de concorde nationale".