Les militants de l’Union démocratique du Cameroun et ceux du parti du flambeau sont plus que jamais divisés au sujet des dons de fournitures scolaires aux allures de campagne électorale d’une élite politique en direction des élèves du lycée classique de Foumban.
Le sujet alimente les conversations dans les chaumières et autres espaces publics depuis plusieurs jours à Foumban, chef-lieu du département du Noun, région de l’Ouest Cameroun. Les populations de cette localité vivent une véritable passe d’armes entre militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), conduit par le ministre délégué auprès du ministre des transports Njoya Zakariaou, et pas moins élite de la localité, opposés aux partisans de l’Union démocratique du Cameroun avec en tête de file sa présidente, Patricia Ndam Njoya.
La pomme de discorde naît d’un acte de charité du ministre délégué Njoya Zakariaou en direction des élèves du lycée classique de Foumbam. En effet, ce dernier a décidé de voler au secours des élèves de cette école en leur faisant dons de fournitures scolaires. Accompagné pour la circonstance de la jeune élite politique du Rdpc de Dika dans la même localité, Njoya Zakariaou va procéder à la remise des dons non sans avoir donné au préalable une coloration aux couleurs du parti à cet évènement.
De la récupération politique et de la manipulation que dénoncent les cadres du parti du feu Adamou Ndam Njoya. « Vous ne pouvez pas sous le prétexte d’un don, venir faire un meeting du Rdpc dans une école pour distribuer par la suite, quelques cahiers aux enfants après une ou deux semaines de la rentrée scolaire, et dire que vous soutenez l’éducation. Qui a dit à ces gens que les parents de ces enfants, en les envoyant à l’école le 05 septembre, ne leur avaient pas acheté des cahiers ? », charge l’honorable Koupit Adamou, député UDC.
Dans la même veine, la présidente nationale de l’Union démocratique du Cameroun renchérit de manière épistolaire dans une sortie datant du 15 septembre 2022. « L’Union démocratique du Cameroun dit non à la dérive, aux comportements déviants. Non à la politisation et l’instrumentalisation de l’école, non à la politique nourrie au détriment de la construction de l’unité nationale de deux poids deux mesures », s’offusque la présidente de cette formation politique avant de s’interroger : « Que transmet-on aux enfants et aux apprenants en tronquant le Vert-Rouge étoilé -Jaune, dans les campus, pour le pagne du Rdpc ? L’école n’est pas le lieu des joutes politiques », dénonce-t-elle non sans omettre de citer le président de la République dans l’un de ses discours prononcé le 4 octobre 1991 : « L’école aux écoliers et la politique aux politiciens », avait indiqué Paul Biya pour dénoncer à cette époque des actes de manipulation politiques observés dans les milieux scolaires et universitaires.
Dans les rangs du Rdpc dans le département du Noun, on parle d’une distraction de l’opinion par le camp d’en face, au détriment des actions concrètes qui restent attendues en direction des populations.