A la suite de sa suspension par sa majesté Mohamadou Hayatou Issa de toute activité de prêche, Cheick Mahmoud Ali explique qu’il est victime de son franc-parler et de l’application de la loi islamique.
Le limogeage de Cheikh Mahmoud Ali, de son poste d’imam de la grande mosquée de Ngaoundéré fait le tour de la région en cette période du jeûne de ramadan. C’est à travers une note signée du lamido de Ngaoundéré le 30 mars 2022, que ce qui était encore une rumeur a été rendu officiel.
Il s’agit d’un programme de rotation de la présidence des prières de 13 heures du vendredi à la grande mosquée de Ngaoundéré. Ce programme qui va du 1er au 22 avril 2022 exclut d’office l’imam Cheikh Mahmoud Ali, qui était jusque-là l’imam principal de ladite mosquée du lamidat de Ngaoundéré.
Une autre note signée toujours de sa majesté Mohamadou Hayatou Issa, le lamido de Ngaoundéré suspend jusqu’à nouvel avis Cheikh Mahmoud Ali de ses fonctions dirham et
de prédicateur dans toutes les mosquées de Ngaoundéré et ses environs. Décision née selon les proches de Cheikh Mahmoud Ali du refus de ce dernier de faire des prières Doha après chaque prière à la grande mosquée. Selon l’homme de Dieu, cette pratique est contraire à l’islam et n’est inscrite nulle part dans le saint coran.
Pour les partisans du Lamido de Ngaoundéré, il s’agit plus ou moins d’un acte de méprise de la part de l’homme de Dieu vis-à-vis du monarque de Ngaoundéré et par ailleurs guide spirituel des musulmans du chef-lieu de la région de l’Adamaoua.
Le lendemain de la suspension de l’imam Cheikh Mahmoud Ali, ses partisans vont projeter une marche de protestation contre le lamido pour dénoncer cette décision qu’ils jugent inique de la part du souverain de Ngaoundéré. Nous sommes le dimanche 3 avril 2022.
Le même soir, Cheikh Mahmoud Ali publie un communiqué de mise au point. L’homme de Dieu a conclu son communiqué en dégageant sa responsabilité à tout ce qui pourrait arriver ou survenir à Ngaoundéré et ses environs relatif à son limogeage. Au lamidat de Ngaoundéré, la situation est vécue comme un triomphe.
« Il n’y a rien à dire sur cette affaire. Le lamido est le patron. Il nomme qui il veut au poste d’imam. D’ailleurs, l’acte de sa majesté n’est que justice pour les autres imams de la ville », explique un notable du lamidat de Ngaoundéré.
Selon plusieurs notables du lamidat de Ngaoundéré approchés par le Jour, Cheikh Mahmoud Ali doit respecter la décision du lamido et attendre l’issu de la procédure disciplinaire lancée contre lui.
Un autre collaborateur du lamido croit savoir qu’il n’y a pas lieu de débattre de cette décision du monarque de Ngaoundéré. Au-delà de l’organisation des prières de 13 heures du vendredi, le lamido a la question relative aux cinq prières quotidiennes dans la grande mosquée de Ngaoundéré.
« Il y a un programme de rotation pour les prières de 5 heures, 13, 15,18 et 19 heures à la grande mosquée du lamidat. La ville de Ngaoundéré est un vivier en érudit et imams », a confié ce proche collaborateur du Lamido de Ngaoundéré.
Joint au téléphone par le Jour, sa majesté Mohamadou Hayatou Issa, le lamido de Ngaoundéré s’est refusé de tout commentait. Selon lui, il s’agit d’une polémique inutile. Situation qui m’est pas prise à la légère par les autorités administratives de la région.
Selon une source sécuritaire, une marche des partisans de l’imam déchu est en préparation et les risques de débordement sont immenses. D’où les mises en garde des autorités administratives et sécuritaires de la région à l’endroit de Cheikh Mahmoud Ali.
Depuis hier jeudi 7 avril 2022, des tracts appelant au boycott de la grande prière de vendredi circulent sur les réseaux sociaux. L’objectif selon les initiateurs de ce boycott est de faire savoir au lamido de Ngaoundéré le mécontentement de la communauté des sunnites de la région de l’Ada- maoua à laquelle appartient Cheikh Mahmoud Ali.