Des révélations troublantes issues d'une correspondance récente entre Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République, et Laurent Esso, ministre de la Justice, révèlent un nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose les deux hommes au sujet de Basile Atangana Kouna, ancien ministre de l’Eau et de l’Énergie, libéré en 2022 après avoir été impliqué dans l'opération Épervier.

Selon les informations divulguées par Jeune Afrique, les tensions persistent entre les deux figures importantes de la scène politique camerounaise. Malgré sa libération, la justice garde toujours la main sur les avoirs de Basile Atangana Kouna, suscitant ainsi de vives interrogations sur les motivations qui animent ce bras de fer.

Depuis sa sortie de prison, Atangana Kouna se heurte à des difficultés pour accéder à ses comptes en banque, les établissements financiers invoquant le maintien des scellés sur ses avoirs. Face à cette impasse, le Palais d’Etoudi, résidence présidentielle, aurait apporté son soutien à l'ancien ministre. Un geste perçu comme une tentative d'influencer le dénouement de cette affaire.

Dans une correspondance récente, Ferdinand Ngoh Ngoh aurait ainsi insisté auprès de Laurent Esso pour lever les saisies pratiquées sur les biens de Basile Atangana Kouna, invoquant les instructions directes du président Paul Biya. Cette démarche soulève des questions quant à l'indépendance de la justice camerounaise et à l'ingérence potentielle du pouvoir exécutif dans les affaires judiciaires.

Cette nouvelle révélation intervient alors que les relations entre Ferdinand Ngoh Ngoh et Laurent Esso étaient déjà tendues, notamment lors de la libération précédente de Basile Atangana Kouna, retardée de huit mois malgré les directives émises par la présidence.

Le sort de Basile Atangana Kouna reste donc incertain, pris au cœur d'un bras de fer politique où se mêlent enjeux judiciaires et considérations politiques. Les prochaines décisions prises par les autorités pourraient avoir des répercussions importantes sur l'équilibre politique au Cameroun. Une affaire à suivre de près.