Une lettre ouverte a été adressée au chef de l’État Paul Biya au sujet des multiples hécatombes sur les axes routiers dont la plus récente est celle d’Edéa dans laquelle une vingtaine de personnes a péri. La désolation est fortement visible et le vœu que de telles choses ne se produisent plus est très ardent

« Monsieur le président de la République,

Hier le 26 mai 2023, un terrible accident a encore causé la mort de dix-sept (17) personnes qui se rendaient à un enterrement, sur la nationale Yaoundé-Douala.

Le 09 mai dernier, c'était seize (16) personnes décédées et des dizaines d'autres blessées graves dont certainement des mutilés sur l'axe Bertoua-Garoua-Boulai, à la suite d'un renversement d'un bus de transport touristique.

Le 02 février 2023, c'est une voiture de marque Corolla qui entrait en collusion avec un camion semi-remorque sur l'axe lourd Yaoundé-Douala. Bilan : neuf (09) morts et de nombreux autres blessés graves dont des mutilés.

Le 31 mars 2023, un bus transportant des élèves fait onze (11) morts vers Buea. Le 15 février 2022, vingt-deux (22) morts dans un accident impliquant un car de l'agence de voyages étoile sur l'axe Douala-Nkonsangba.

Le 15 octobre 2022, sept (07) personnes calcinées et huit (08) autres grièvement brûlées suite à une collusion entre deux (02) voitures Toyota.

En 2021, 2020, 2019 plus de trente (30) hécatombes comme celle du 31 mars 2018, qui fit trente (30) morts à la suite d'un accident entre un bus de l'agence général et un camion.

Ce ne sont là d'ailleurs que quelques exemples, la liste des hécatombes sur nos axes routiers est interminable. Et ceci sans compter ces autres centaines d’accidents quotidiens de moins de cinq (05) morts qui se banalisent sur nos routes.

Le sang des Camerounais coule à flots sur nos routes, au point où ces morts par accidents n'impressionnent plus et n’émeuvent pas plus les Camerounais. La mort, les morts par accidents se banalisent dans la conscience des Camerounais.

Ils se sont finalement résolus à commenter ces événements macabres comme des faits divers, face à l'incapacité notoire des pouvoirs publics à sécuriser le transport des passagers sur nos routes.

Monsieur le président de la République,

N'est-ce pas un grand échec dans vos missions régaliennes notamment celle de protéger la vie des Camerounais, pourtant l'une des obligations constitutionnelles qui incombe à l'État dont vous assurez la présidence ?

C'est pourquoi il y a lieu de vous exhorter à tirer les conclusions : démissionnez ! Vous ne pouvez plus continuer à gouverner le Cameroun, alors que vous avez démontré que vous ne pouvez pas sécuriser la vie de vos citoyens qui ne font que mourir.

Ne portez pas sur votre conscience, les morts et mutilations de tous ces accidentés de nos routes. Car comment ne pas vous tenir pour responsable de tous ces morts et mutilés de l'axe lourd Yaoundé-Douala, même si vous n'êtes pas directement coupable, quand il est constaté qu'avec votre management, l'État ne parvient plus à construire une autoroute entre ces deux (02) villes ?

Oui, depuis plus de dix (10) ans, avec votre leadership, le Cameroun n'a pas pu achever l'autoroute Yaoundé-Douala, d'une longueur d'environ de 240 km, et ce malgré un budget de près de 400 milliards de francs CFA.

Monsieur le président de la république,

Vous avez eu l'avantage de faire vos études en Occident. Vous savez très bien que dès lors qu'il y a autant de morts, à cause des manquements managériaux d'un leader, il démissionne tout simplement et laisse la place à un autre.

Faites parler votre humanité, votre amour pour les autres, pour ces Camerounais qui vous ont tout donné ». C'est écrit par Me Christian Bomo Ntimbane.