Ces chiffres ont été révélés par Pierre Joseph Fouda, le Directeur général de cet établissement hospitalier lors de son passage à la télévision nationale le 02 septembre 2022.
Bien qu’au centre de plusieurs scandales qui remontent pour les plus récents à l’année dernière, l’Hôpital Central de Yaoundé a tout de même reçu un fort contingent de malades au cours de cette période. Selon les chiffres récemment dévoilés par Pierre Joseph Fouda, le Directeur général de cet établissement hospitalier relevant de l’administration publique, 170 000 patients, toutes affections confondues, en ont franchi l’enceinte au cours de la période sous-revue. «En 2021, nous avons reçu 170 000 malades. Pour recevoir ce nombre de malades, il faut que le public accorde de la confiance aux services que vous procurez. Nous avons reçu environ 16 000 urgences ; toutes urgences confondues. 4 600 urgences médicales, 4300 urgences chirurgicales et 7 000 urgences gynéco-obstétricales» , a-t-il détaillé.
Concrètement, si on met en rapport le nombre de patients que l’établissement hospitalier a accueillis en urgence et le taux de mortalité en vigueur à la fin de cette année (6,9%), 2 201 personnes ont ainsi trouvé la mort. Bien que cette éventualité n’a pas été précisée par le Professeur Fouda, cette estimation peut également prendre en compte les malades qui séjournaient à l’Hôpital central de Yaoundé depuis un bon moment. Il prend également en compte les patients internés bien avant la période mentionnée par le Directeur général de l’hôpital.«En 2021 le taux de mortalité est de 6,9%. Je vous rappelle qu’en 2012 le taux de mortalité était de 12%», a insisté Joseph Fouda, comme pour démontrer les progrès qui ont été réalisés par la structure dont il a la charge au fil des années. A en croire ce dernier, l’indicateur des décès s’est même établi à 5,9% en 2020, mais est ensuite reparti à la hausse l’année suivante en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19. «Nous sommes descendus jusqu’à 5,9%, mais avec l’avènement du Covid-19, nous sommes remontés à 6,9%, parce que les patients, par peur du Covid, ne viennent plus à l’hôpital. Ils venaient plutôt à la dernière minute, quand ils ne se sentaient plus bien. Ce qui a relevé le taux de mortalité», indique le Pr Pierre Joseph Fouda.
Le top management de l’Hôpital central de Yaoundé n’a pas donné de détails sur l’étiologie des décès survenus en 2021, ni même les raisons qui pourraient les expliquer. Joints au téléphone par EcoMatin, les services de communication de cet établissement public ont plutôt promis de revenir sur cette actualité dans les prochains jours. Toutefois, d’après une étude sur la mortalité hospitalière des urgences chirurgicales de l’adulte à l’Hôpital central de Yaoundé, publiée en 2012 dans la Revue Africaine de Chirurgie et Spécialités, sur 100 personnes admises aux urgences, 88 sont mortes avant une intervention médicale. Les principales causes de décès étaient les traumatismes avec 51 cas (51%), les péritonites aiguës généralisées avec 20 cas (20%), les brûlures avec 12 décès (12%). «Les principaux facteurs de risques étaient les traumatismes crânio-cérébraux lors des accidents de la voie publique (AVP), les délais de prise en charge (délai moyen de 72,7 heures), le choc septique, le terrain (association au VIH)» , précise l’étude