À Douala, l’hôpital Laquintinie est l’un des plus connus et utilisés. Le Pr Noël Essomba y a « organisé un pillage » avant de rejoindre l’hôpital général de Yaoundé, écrit le journaliste Boris Bertolt.

La fête que les membres du personnel que Pr Essomba avait fait filmer le lendemain de sa nomination, visait certainement à célébrer le départ d’un des gestionnaires les plus controversés que l’hôpital Laquintinie a connus depuis sa création il y a 100 ans.

Le passage du Pr Noël Essomba aura été marqué par un pillage massif de l’institution. Et ne vous fiez ni aux peintures sur les bâtiments ni même aux dénominations savantes, encore moins au carrelage abusif des bâtiments ; il s’agit de la croûte qui masque une plaie puante.

Voici pour vous ce qui s’est passé ces trois derniers jours. Des camions ont fait des allers et venues à l’hôpital pour y enlever le matériel médical, acquis avec les fonds de l’hôpital que le nouveau DG de l’hôpital général de Yaoundé veut sécuriser avant d’aller dans son désert financier.

Au même moment, Essomba laisse des mois d’arriérés de salaire. Ce mercredi, alors même qu’il préparait la venue des caméras pour « constater » le sabotage du système de réanimation, deux camions chargés de lits ont quitté l’hôpital pour une destination qu’il est le seul à connaître. À propos, les éléments de langage ont été communiqués aux agents de maintenance par le conseiller médical Dr Marie Solange Idjem pour justifier cette énième forfaiture.

À ce sujet, le sabotage des installations de réanimation qui a entrainé 4 morts et pour lequel des caméras, payés par une caisse noire, sont venus filmer soulève quelques questions simples : Si l’auteur du sabotage a abandonné ses chaussures avant de quitter les lieux, c’est certainement parce qu’il a été aperçu. Pourquoi ne pas commencer par interroger les agents de sécurité que Pr Essomba a recrutés dans son quartier d’enfance à Kongmondo ?

Pourquoi se précipiter à faire venir des caméras à l’hôpital alors qu’on avait bâillonné la presse quand un fœtus avait été volé ? Que dire du dispositif de réanimation acquis il y a un an seulement par Pr Essomba et dont les membres du comité de gestion de l’hôpital émettaient des doutes sur la qualité, la quantité et le rapport au prix ?

Prof Essomba qui s’est illustré dans une campagne curieuse à la tête de l’ordre national des médecins dont il n’était même pas à jour de ses cotisations, semble regretter son départ de Douala où il avait mis en place un système de pillage des fonds de l’hôpital, des subventions et autres financements provenant des projets et programmes.