Le refus d’appliquer intégralement le décret de 2017 qui octroie de nouvelles primes au personnel de santé, la garde bloquée, entre autres griefs soulevés contre le Dg sortant par certains employés.
Aucune entrée n’est filtrée au portail de l’Hôpital général de Yaoundé, ce mardi 03 juillet. Il est un peu plus de 13h et, les jours ordinaires, c’est l’heure réservée aux visites (12h- 14h). Alors qu’une partie du personnel se trouve dans les bureaux, l’on aperçoit d’autres employés soit dans les couloirs, soit dans la grande cour de l’hôpital. Ici, le limogeage la veille d’Elie Claude Njitoyap Ndam est sur toutes les lèvres. «On a respiré ici hier [02 juillet, Ndlr], souffle un infirmier. Le personnel soignant de l’Hôpital général de Yaoundé peut enfin se sentir libre», s’extasie une infirmière.
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A l’ombre, sous un arbre qui pousse dans la grande cour principale de cette formation hospitalière située au quartier Ngousso, trois collègues, visiblement à la pause, ont fait du départ du directeur général le plat de résistance… de leur longue discussion. Ils espèrent que le calvaire vécu ces dernières années ne soit bientôt qu’un lointain souvenir. «Avec l’arrivée d’un nouveau Dg [le neurochirurgien Vincent de Paul Ndjientcheu, Ndlr], nous sommes convain- cus que nous serons rétablis dans nos droits», lance l’un d’eux. En effet, une bonne partie du personnel dit avoir subi beaucoup d’injustices au cours des dernières années. Beaucoup de personnels étaient privés des primes de garde et pour beaucoup, la convention collective des personnels médico-sanitaires.
Plus grave, le décret du 06 mars 2017 qui accorde trois primes supplémentaires aux personnels médicaux et paramédicaux relevant du code du travail était appliqué à deux vitesses, alors qu’elles sont cumulables avec d’autres primes ou indemnités qui leur sont dues, selon le texte présidentiel. Il s’agit des prime de technicité, de santé publique et d’astreinte. «On était vraiment mal à l’aise avec l’ancien Dg. Nous accumulons huit à neuf mois de primes de garde bloquées», fulmine un médecin. «Il est inadmissible que dans une formation hospitalière comme la nôtre, le personnel n’ait pas droit aux médailles d’honneur du travail. Il y en a pourtant qui ont déjà reçu trois décisions, mais la cérémonie n’a jamais été organisée», ajoute un autre.
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Le personnel rencontré ici se plaint surtout de ce que les services de pédiatrie et de gynécologie ne soient plus fonc- tionnels à l’Hgy. «Il nous est désormais impossible de faire soigner nos enfants et femmes ici. Pourtant, lorsque nous avons des cas de maladie, on ne nous donne pas de l’argent pour les faire soigner ail- leurs», se plaint un employé. À ces manquements, il convient d’ajouter l’insuffisance récurrente des kits d’hémodialyse enregistrée dans cette formation hospitalière. Toutefois, reconnait un personnel soignant, l’ex-Dg n’en est pas la cause. D’autant que le Centre hospitalier universitaire de Yaoundé et l’Hôpital général de Douala connaissent le même problème. Comme l’an dernier, le dysfonctionnement observé dans la disponibilité des kits d’hémodialyse est attribué au ministère de la Santé publique qui n’a pas lancé l’appel d’offres en vue de leur acquisition à temps.