Combien ne sont-ils pas à avoir été emprisonné pour un crime qu’ils n’ont pas commis. Beaucoup d’innocents croupissent dans le monde, attendant qu’un jour, la vérité soit dite. Au Cameroun, la justice est peu professionnelle, le plus souvent influencée par les puissants hommes du pays.
Djomo Pokam fait partie de ceux-là qui sont accusés injustement. Lui, il est accusé d’assassinat et a été détenu pendant 13 ans.
Comme le souligne une source, « en date du 21 août 2006 à 11h12mn et 43 secondes, Olivier Narcisse Djomo Pokam, 30 ans, fils du défunt maire de Yaoundé II, Djomo David, étudiant à l’université de Yaoundé I, titulaire d’une maîtrise en informatique, a pris les ascenseurs pour le 4e étage du Hilton Hôtel pour une rencontre avec des personnalités bien identifiées et logées dans cet hôtel ».
À 11 heures et 16 minutes et 45 secondes, poursuit le lanceur d’alerte, son corps a touché la façade vitrée du rez-de-chaussée du Hilton. « Le corps inerte du jeune étudiant présentait des taches de sperme, des brûlures au fer à repasser, des lésions sanguinolentes au niveau de l’an*us », relate Boris Bertolt.
En effet, comme on peut s’en souvenir, les clients de l’hôtel, feu Antar Gassagay, ancien secrétaire d’État à l’Administration pénitentiaire et son ami, Jacques Bimaï, administrateur directeur général de la Société des travaux ferroviaires (Sitrafer) du Cameroun, avaient affirmé avoir vu le corps passer à toute vitesse depuis leurs fenêtres dans la trajectoire venant du 8e étage (suite 815).
« À la suite de ces événements, Tabue Fotso François âgé de 20 ans au moment des faits, avait obtenu une bourse dans une prestigieuse université en Chypre (Europe) et devait commencer les cours le 7 octobre 2006, soit 24 heures après son interpellation à l’aéroport international de Nsimalen Yaoundé. Il a été emprisonné », lâche Bertolt.
Sauf que le 16 avril 2019, « soit après 13 ans de détention, la collégialité composée de Schlick Gilbert, président, Emgbang Ondoua René Florentin, membre et de Mme Bissaya Oscarine Goreti épouse Essamma, membre, de la Cour d’appel du Centre, Yaoundé, a déclaré Tabue Fotso François, Pokoupong Félix, Onambele Atangana Siméon non coupables de meurtre et de complicité de meurtre et les a acquittés ».
Jusqu’à ce jour, Tabue Fotso François et autres n’ont jamais été dédommagés » malgré la destruction de leurs vies pour protéger des hautes personnalités à l’époque impliquées dans l’assassinat de Djomo Pokam », dénonce la source.