Actualités of Saturday, 1 March 2025

Source: www.camerounweb.com

Haine envers les Bamiléké : voici ce qu'il faut faire pour une fois de bon

La haine envers les Bamiléké La haine envers les Bamiléké

« Disons tous non à cette vaste campagne médiatique anti bamiléké, décomplexée », invite Christian Ntimbane Bomo de la Société civile des réconciliateurs, également candidat déclaré à l'élection présidentielle. Le membre de la diaspora appelle à l'union dans son intervention.

Tous ceux qui croient à l'idéal d'une nation camerounaise doivent dénoncer avec fermeté cette montée en puissance des propos haineux anti bamiléké dans l'espace public camerounais et aussi cette attitude curieusement passive frisant la complicité des autorités gouvernementales qui, laissent prospérer, sans la moindre réaction, cette campagne de discours de haine tribale anti bamiléké décomplexée, et qui se normalise dans les médias et les réseaux sociaux.

Bien évidemment, ceci ne dédouane pas toutes ces autres réactions tout aussi haineuses et blessantes contre d'autres communautés tenues par certains membres de la communauté bamiléké qu'ils appellent les kpwa. Mais la justice voudrait qu'on ne fasse pas de jugement à la Salomon, c'est à dire en coupant la poire en deux, en renvoyant dos à deux les haineux de tous bords, mais qu'il soit reconnu en guise de thérapie sociale, qu'il existe avant tout, une culture de stigmatisation permanente des Bamiléké dans l'espace public et dans le quotidien de camerounais.

Cette situation trouve ses origines dans l'histoire coloniale de notre pays ; et dont malheureusement les différents pouvoirs qui se sont succédé à Yaoundé ont laissé évoluer. Les enfants camerounais continuent à grandir avec ces clichés coloniaux de méfiance à l'égard de nos compatriotes Bamiléké.

Je l'ai vécu personnellement à l'école primaire, lorsqu'un de mes jeunes camarades d'origine Bamiléké commettait une erreur, par exemple, une grossière faute de français, le maître ne manquait pas souvent de rappeler ses origines Bamiléké. À la cour de récréation ou à la sortie des classes, on entendait régulièrement des moqueries sur les origines de nos jeunes camarades "Wou wou bamiléké...".

Qui n'a pas encore entendu ce gros mot humiliant, injurieux et intolérable :"bamilécon" hérité des colons français ? La récente sortie insensée et pleine de haine de monsieur Elimbi Lobé contre le nationaliste et patriote Ernest Ouandié qu'il a qualifié de bandit ayant organisé des razzias dans le Moungo au profit de sa communauté bamiléké, au-delà d'être une contre vérité historique, participe de cette stigmatisation outrancière et décomplexée.

Pourtant faut-il le rappeler à nos générations que des centaines de milliers de jeunes Bamiléké, pour la plupart âgés de moins de 30 ans se sont engagés pour la libération de notre pays et y ont perdu la vie. Et c'est à cause de leur engagement effréné, sacrificiel que les colons les ont détestés à mort.

Pour l'indépendance véritable du Cameroun, combien ont été jetés vivants et nuitamment dans la rivière Metche ? Combien d'eux ont été fusillés, brûlés à l'acide ? Combien ont subi des emprisonnements et atroces tortures ? Combien sont morts en exil loin de leurs familles ?

À cet effet, il y aura lieu d'appeler au sens de responsabilité des patriotes camerounais, à se mettre ensemble pour lutter contre ces propos et postures identitaires anti Bamiléké dans l'espace médiatique et les réseaux sociaux qui mettent à mal notre unité nationale, et aussi de demander par la même occasion à cette communauté, de faire preuve de tolérance.

Car en réalité, c'est un vestige de la colonisation qui s'effacera lorsque la véritable histoire de notre pays sera enseignée dans nos écoles. C'est donc une question de volonté politique.