Dans une nouvelle tribune, Calixthe Beyala exprime son désaccord envers la haine envers les Bamileké, un groupe ethnique au Cameroun. Elle affirme ne pas être impliquée dans les conflits de terres et que les terres existent bien après la mort de tous les individus. Elle rappelle également que sa famille est composée de commerçants autonomes et de hauts fonctionnaires d'État. Beyala invite ceux qui sont préoccupés par les conflits fonciers à s'adresser aux chefs bamileké pour trouver des solutions. Elle conclut en disant que le Cameroun est un pays un et indivisible et en encourageant les gens à vivre dans la paix et l'amour.

Quand la haine habite les cœurs, le monde s'assombrit. Je prie tous ceux-là qui m'écrivent pour se plaindre des bamileké - qu'ils appellent narquoisement tes frères - qui selon eux vo*lent leurs terres, de cesser de le faire. Je ne suis en rien concernée par ces choses, car ces terres resteront sur terre, imperturbables sur le globe alors que nous serons tous morts.
Que de haine pour si peu.
Je ne suis pas habilitée ni n'ai été nommée par quiconque à faire quoique ce soit ; ma famille à moi n'a jamais profité de personne. Ce sont au Cameroun des commerçants autonomes qui ne font aucun marché d'état et ailleurs mes frères sont des hauts commis d'état notamment en RCA. J'ai aussi des terres dans le centre, héritage de mes ancêtres Eton, 13 hectares, car femme Eton, je le suis aussi.

Je trouve dommageable pour notre pays que certains pensent si mal de leurs semblables. Je crois fermement que le Cameroun est un et indivisible. Que ce rejet de l'autre n'améliorera la situation de personne dans ce pays qui fut émotionnellement si beau.
Pour ceux qui insistent sur ces sordides histoires de terre, je les invite à porter leurs doléances auprès des chefs bamileké, plus habilités que moi à trouver des solutions. A moins qu'ils ne préfèrent s'adresser Des bisous à tous dans la paix et l'amour.

Calixthe Beyala