Après Brenda Biya, le direteur de publication du journal Le Jour, écrit une lettre au préfet du Mfoudi qui a récemment menacé d'expulser de son territoire de ressors, tout Camerounais qui se lancera dans les critiques vis-à-vis du chef de l'Etat Paul Biya, ou sera à l'initiative d'une déclaration susceptible de déclencher un soulèvement.
"Monsieur le préfet,
J'ai lu, sidéré, le tout dernier arrêté sorti de votre auguste cabinet.
De ce galimatias où se côtoient entre autres fautes de grammaire, d'orthographe et d'usage, on peut extraire l'idée suivante: vous vous réservez le droit d'interdire le séjour dans la capitale du Cameroun, à toute personne qui critique le président de la République, monsieur Paul Biya.
Cher Monsieur,
A quoi vous occupiez-vous en décembre 1990 et Janvier 1991? (J'imagine, vous couriez après le tonton qui, de son influence politique ou de sa puissance lucrative allait assurer votre entrée à l'Enam). Eh bien, en ce temps-là, un jeune banquier, Célestin Monga interpella votre "vache sacrée" dans une lettre ouverte publiée par Le Messager de Pius Njawé. Morceau choisi [s'adressant au président de la République) "Outrageusement condescendant, paternaliste et prétentieux"... Il s'en est suivi un procès pendant lequel, les forces de la société civile et les populations du Cameroun se sont mobilisées dans une confrontation avec le pouvoir qui a duré près de deux ans. C'est ce que l'on a appelé "les années de braise". D'où le peuple camerounais est sorti avec la relative liberté d'expression (en fait, de "bavardage") contre laquelle s'érigent vos quelques lignes sur papier format A4.
Monsieur le préfet,
D'un coup de crayon vous ne pouvez pas effacer tant d'années de péripéties et de luttes des populations camerounaises.
Cher Monsieur,
D'ailleurs de quoi êtes-vous le "préfet"? Vous êtes le préfet, d'une immense fosse septique à ciel ouvert, une capitale envahie par les déchets, les déjections humaines et animales. S'il y a quelque chose à éjecter du département du Mfoundi, c'est sans doute toute cette saleté qui apporte la maladie, le mal vivre et le mal être. Pas de pauvres Camerounais qui ont le droit de crier leur mal être, leur mal vivre en interpellant LE RESPONSABLE de leur misère".