Les députés juniors ont exigé mardi, après leur passage à l’Assemblée nationale, que les filles et les garçons se marient à partir de 18 ans. La tradition a été respectée mardi à l’hémicycle de l’Assemblée nationale où 180 députés juniors issus des dix régions du Cameroun ont pris part à la 17e session du parlement a eux consacrée.
Une session plénière qui a coïncidé avec la célébration de la 25e édition de la Journée de l’Enfant africain (JEA) au Cameroun avec pour thème : « 25 ans après l’adoption de la charte Africaine des droits et du bien-être de l’enfant : Accélérons nos efforts pour éliminer les mariages des enfants en Afrique ».
Comme de coutume, le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril, a présidé cette session tenue en présence du Vice-premier ministre, ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assemblées, Amadou Ali, représentant le Premier ministre, chef du gouvernement ainsi que les membres du gouvernement et des partenaires au développement.
Les députés juniors ont abordé les sujets cruciaux dans la phase des questions orales. Des préoccupations qui ont abouti à des résolutions avec notamment l’harmonisation à 18 ans de l’âge du départ en mariage autant chez les filles que chez les garçons.
Car si pour les garçons le mariage est à 18 ans, les filles, elles y vont à 15 ans, selon la loi en vigueur au Cameroun. Les sujets entre autres abordés à cette séance ont concerné la délivrance de l’acte de naissance et l’éducation des filles déscolarisées, etc.
Sur l’acte de naissance
C’est le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), René Emmanuel Sadi, qui a été interpellé en premier par le jeune Aurelien Ndjila Abiassi, député de l’Ouest. Interrogé sur les actions menées par son département ministériel pour l’accès à l’acte de naissance par tous les enfants, René Emmanuel Sadi a tenu à rappeler le lien essentiel qui existe entre l’enregistrement auprès des services d’état civil et les enfants.
« Sans acte de naissance, les enfants sont maintenus dans un esprit de clandestinité. Sans acte de naissance, une fille mineure court le risque d’être mariée sans avoir la possibilité de donner son consentement », a-t-il indiqué. C’est dans ce sens que le Minadt a lancé en 2010 un projet pluriannuel qui consiste à la réhabilitation de l’Etat civil du Cameroun.
Celui-ci vise à améliorer le taux d’enregistrement, le service rendu dans les centres d’état civil, la fiabilité des actes de naissance et la constitution d’un fichier informatisé d’état civil. Désormais, la durée accordée aux familles pour les formalités de délivrance de ce document est passée de 30 jours après la naissance à 90 jours maximum. Dans le même ordre d’idées 46 800 registres ont été distribués, l’année dernière, afin de permettre aux officiers et secrétaires de disposer du matériel nécessaire.
Un instrument de régulation, le bureau national de l’état civil est en cours d’implantation. Le Minadt a réitéré aux jeunes députés que la mise en œuvre de ces réformes va se poursuivre pour un meilleur accès à la citoyenneté et au bien-être des enfants. Il a, par ailleurs, interpellé le corps social à réviser ses us et coutumes afin de les adapter à la modernité pour l’intérêt des enfants.
Sur la réinsertion des filles précocement mariées
Face à la désertion des filles de l’école et aux problèmes de réinsertion des filles précocement mariées, l’honorable Sorelle Makame de la région du Centre a questionné le ministre de l’Education de base sur les engagements pris pour y remédier. C’est ainsi que Benoît Ndong Soumhet, secrétaire d’Etat auprès du Minedub a dressé le tableau des engagements pris pour assurer une éducation de qualité sans discrimination avec un accent particulier sur les enfants vulnérables.
C’est ainsi que les députés juniors ont été informés de l’existence des structures d’alphabétisation qui permettent d’éduquer les jeunes déscolarisés afin de les orienter dans les circuits professionnels. Des nombreuses écoles sont créées régulièrement pour rapprocher les apprenants de l’école.
12 500 écoles primaires ont été créées en 2006 et 16 581 en 2014 avec un accent particulier sur le recrutement des enseignants. 9000 sont en cours de recrutement aux fins d’améliorer le ratio d’encadrement. En sus, on note également les multiples campagnes de sensibilisation réalisées grâce aux partenaires dans les familles relatives à la scolarisation des enfants et des filles en particulier.
Au terme des travaux, les députés juniors ont émis le vœu de voir leurs résolutions prises en compte afin que les droits et devoirs des enfants soient respectés tout en promettant de dénoncer toutes formes de violence. Le rendez-vous a été pris pour l’année prochaine.