C’est officiel depuis hier, même si les nouveaux tarifs entrent en vigueur dès ce jour. Ils concernent entre autres, la hausse des prix du carburant, l’augmentation de salaire et la revalorisation du SMIG.
C’est par un communiqué émanant de la primature que la nouvelle grille tarifaire des carburants a été rendue publique. Le gouvernement explique ces hausses par l'augmentation du coût du pétrole sur le marché mondial. Ceci dit, à compter de ce mercredi 1er février, les prix des carburants à la pompe sont réajustés. Le Super se situe désormais à 730 FCFA le litre, le Gasoil 720 FCFA le litre et le Pétrole lampant est à 350 FCFA le litre. Quant au gaz domestique, le prix reste inchangé.
Mesures d’accompagnement sociales
Dans sa volonté d’accompagner les camerounais, Paul Biya et son gouvernement ont décidé de prendre des mesures sociales d’accompagnement. Aussi, la rémunération des agents publics est revue à la hausse à un taux de 5,2%. Le gouvernement a proposé que le SMIG soit revalorisé à 41.875 FCFA mais cette proposition fera l’objet d’un examen concerté avec les partenaires sociaux dans le cadre d’une consultation des acteurs du secteur du travail.
Commentaire : Il fallait s’y attendre
Dans son discours à la nation du 31 décembre dernier, le président de la République avait sonné le tocsin : « Il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres pays en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement la mise en œuvre de notre politique de développement… Au cours de l’année 2022, près de 700 milliards de Francs CFA ont été dépensés par le Trésor Public au titre des subventions pour les carburants », a-t-il dit. C’était donc jusqu’ici un effort surhumain consenti par le gouvernement sur le plan budgétaire pour continuer à assumer ces subventions et préserver le pouvoir d’achat des consommateurs. La poursuite de la politique de soutien d’une telle subvention allait finir par grever la possibilité d’assurer les salaires des fonctionnaires. Les choses se devaient d’évoluer. Déjà, dans la loi des finances 2023, la subvention accordée aux carburants a été réduite de moitié. L’on est quitté de 700 à 350 milliards de frs cfa.
Le président de la République s’est ainsi positionné sur la même ligne que les institutions financières internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI), pour qui la subvention des produits pétroliers freine l’investissement public. « L’impact de la hausse des prix internationaux du pétrole sur le budget est mitigé. Car, l’augmentation des recettes pétrolières est plus que compensée par une hausse substantielle des subventions aux carburants visant à maintenir inchangés les prix de détail administrés des carburants. L’augmentation du coût des subventions est donc compensée par la réduction d’autres dépenses, notamment celles consacrées aux projets d’investissement », soutient cette institution de Bretton Woods dans le communiqué ayant sanctionné, en juin 2022, la 2e revue du programme économique et financier en cours avec le Cameroun. Depuis plusieurs mois, le FMI multipliait d’ailleurs les rencontres avec les autorités, le secteur privé et la société civile en vue de les convaincre de la nécessité de réduire la subvention à la consommation des carburants. Il a même récemment suggéré que les prix des carburants soient revus à la hausse de 21%. Sauf que cette institution de Bretton Woods ne tenait absolument pas compte de l’impact social que peut avoir une telle inflation. Ce qui n’est pas le cas du président de la République qui, à côté de cette augmentation, a également revalorisé les salaires des fonctionnaires de 5,2%, tout en travaillant sur une augmentation du Smig à 41000 frs cfa.