Actualités of Wednesday, 15 May 2024

Source: www.camerounweb.com

Hautes instructions de Paul Biya : Laurent Esso humilie Ngoh Ngoh, Etoudi en ébullition

Les deux protagonistes Les deux protagonistes

Le ministre de la Justice, Laurent Esso, a appelé les magistrats à résister aux pressions et aux "hautes instructions" émanant de la présidence de la République. Dans un article publié dans la revue JUSTICIA du ministère de la Justice, il dénonce les injonctions, les impostures et les intimidations auxquelles sont confrontés les personnels judiciaires et pénitentiaires dans l'exercice de leurs fonctions.

Selon Laurent Esso, ces pressions visent à obliger les magistrats à enfreindre les lois, les règlements et les coutumes auxquels ils se doivent d'être conformes, en violation de leur serment. Il déplore également la crainte qui semble avoir élu domicile au sein de l'administration de la justice, en raison de la diffusion d'informations et d'images de toute nature, parfois aux antipodes de la réalité, relativement au fonctionnement des services judiciaires et pénitentiaires.

Le ministre de la Justice appelle donc les magistrats à résister à ces pressions et à rendre effectivement justice au nom du peuple camerounais, dans l'intérêt suprême du justiciable, dans le respect de l'équité à laquelle il a droit et dans le respect des droits des parties. Il dénonce en particulier les "hautes instructions" émanant de la présidence de la République, qui visent à influencer les décisions de justice.

Laurent Esso lui-même applique cette résistance aux "hautes instructions". Il a ainsi refusé de lever le blocage des comptes de Basile Atangana Kouna, malgré les instructions écrites reçues de la présidence de la République. Il a également demandé à sa secrétaire de dire à Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République, de ne plus jamais l'appeler pour transmettre ses "hautes instructions", comme il le fait avec d'autres membres du gouvernement.

Cette prise de position claire de Laurent Esso contre les pressions exercées sur les magistrats est un signal fort en faveur de l'indépendance de la justice au Cameroun. Elle montre également que le ministre de la Justice est déterminé à défendre les principes fondamentaux de l'État de droit et à garantir l'impartialité de la justice.