Actualités of Tuesday, 12 April 2016

Source: camer.be

Hold-up de Fritz Ntonè Ntonè sur un terrain

Le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, Fritz Ntonè Ntonè Le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, Fritz Ntonè Ntonè

Le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala multiplie, accuse-t-on, les manoeuvres visant à s’approprier les boutiques des commerçants, dans l’optique, dit-on, de les revendre plus tard. En récupération du jugement de l’affaire par la Cour suprême.

Le litige remonte à 2001, longtemps avant l’incendie du marché Congo, à l’époque où l’homme d’affaires ­ Baba Danpoulo, se prévalait de la paternité des titres fonciers N° 7595/Wouri et N° 10477/Wouri, objet de la querelle opposant Christophe Lontchi et autres, à l’Etat du Cameroun, à travers le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières et Léon Moungole Diboussi, Emmanuel Nganou ­ tous deux des intervenants volontaires.

Au terme de 10 procès, faut­il le rappeler, la Chambre administrative de la Cour suprême, constatant le caractère frauduleux des documents, va purement et simplement les annuler en 2010, classant ainsi le terrain litigieux dans le domaine privé de l’Etat.

Quant aux commerçants, déjà installés dans les boutiques, le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières va demander de procéder à l’immatriculation de leurs terrains. « Les dossiers seront introduits et les frais y afférents payés », rapportent certaines indiscrétions dignes de foi.

Ajoutant que depuis, l’administration publique, en l’occurrence le préfet du Wouri, interpellé à maintes reprises par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, refusera d’appliquer la décision de la Cour suprême et de lui rendre compte.

« En vous faisant tenir copie de la requête, ensemble les pièces y annexées que m’a adressée le sieur Tchameni Joseph Fleury relative à l’objet susvisé, j’ai l’honneur de vous demander de procéder à l’exécution de ladite décision et de me rendre compte, éventuellement des difficultés rencontrées ».

Tel est l’objet de la correspondance du Minatd, adressée au préfet du Wouri, à l’effet d’exécuter la décision de la Cour suprême sur l’affaire. Pas plus que le conservateur foncier du Wouri n’exécutera les instructions du Mindcaf.

Comme dans une association de malfaiteurs, le sous­préfet de Douala 2e, ignorant carrément le jugement de la Cour suprême, va sortir du sous­bois pour laisser entendre, en 2015, que « les titres fonciers annulés appartiennent au sieur Baba Danpoulo ».

Une attitude somme toute curieuse qui amènera certains observateurs à suspecter messieurs le préfet et le sous­préfet d’être passés à la caisse. « Si non, l’on comprendrait mal comment ces autorités se mettraient à dos leurs plus hautes hiérarchies respectives », spéculent­ils.

Force est d’en savoir plus en quoi Fritz Ntonè Ntonè ­ le délégué du gouvernement auprès de la Cud ­ la Communauté urbaine de Douala, est concerné, lui qui s’invite contre toute attente dans l’affaire aujourd’hui comme un cheveu dans la soupe ? », s’interroge une certaine opinion, informée du dossier.

Imposture

Répondant à une correspondance du souspréfet de Douala 2e, Fritz Ntonè Ntonè fait savoir que l’espace occupé par les riverains fait partie d’un vaste projet d’investissement urbain. Dans les coulisses, il se raconte que le délégué du gouve rnement auprès de la Cud veut faire construire un boulevard dans le marché. Ce qui veut simplement dire qu’il faut tout casser. « Dans quel plan de développement se situe ledit boulevard ? », s’inquiètent certaines victimes.

Certaines sources indiquent d’ailleurs que le patron de la communauté urbaine de Douala aurait compris que les titres fonciers à problème avaient été annulés par l’instance judiciaire suprême. « Raison pour laquelle, il tente de récupérer l’affaire à son propre compte, en multipliant toutes sortes de manoeuvres, jugées de bas étage », ajoutent les victimes », crucifient­elles.

« Tout porte à croire que Fritz Ntonè Ntonè veut déguerpir les commerçants afin de revendre leurs boutiques plus tard », précisent­elles. « Pourtant, le même Ntonè, lors d’une visite du marché Congo, il y a quelques années, avait encouragé les boutiquiers à construire en matériaux définitifs », relèvent les mêmes sources. « D’où vient­il, aujourd’hui, qu’il en soit à envisager une réalisation d’une autre envergure sur le site ?

De quoi retourne exactement cette volte­face du délégué du gouvernement? », ce sont là autant de questions lancinantes qui taraudent, depuis quelque temps, les esprits des uns et des autres.