Après la grâce présidentielle prononcée en faveur de Lydienne Eyoum le 4 juillet 2016, l’avocate française d’origine camerounaise a été libérée. L’information a été donnée à Radio France Internationale (RFI) par Maître Christian Charrière-Bournazel, l’un de ses conseils. «Lydienne Yen Eyoum nous a appelés au téléphone avec une voix extraordinairement joyeuse qui contraste avec le malheur qu’elle vit depuis six ans, car le régisseur de la prison venait de lui dire, ‘‘venez prendre vos affaires pour sortir’’», a déclaré l’avocat français.
Pour ce dernier, Paul Biya a cédé à la pression diplomatique exercée par la France. «Ce que l’on attend depuis des mois et des mois, ce pour quoi nous avons récemment encore été reçus à l’Élysée par Mme Le Gal, la conseillère du Président, vient de se réaliser d’une manière tout à fait extraordinaire, car on ne savait plus si on devait attendre six mois, un an, deux ans. Mais nous savions une chose, c’est que le Président Hollande avait de manière très ferme demandé à plusieurs reprises à M. Paul Biya de libérer Mme Yen Eyoum. Tout ça se passe à un moment où on se demandait si quelque chose allait sortir de ces contacts, de ces relations. Et d’un seul coup, elle est libre. Nous sommes évidemment profondément heureux pour elle, son mari que nous avons eu au téléphone est lui-même tout à fait heureux», a ajouté Me Charrière-Bournazel.
Arrêtée en 2010, Lydienne Eyoum a été condamnée le 26 septembre 2014 par le Tribunal Criminel Spécial à 25 ans de prison ferme. Une peine confirmée par la Cour Suprême le 9 juin 2015. Elle avait été reconnue coupable de détournement de derniers publics et complicité de détournement de derniers publics en coaction à hauteur d’un milliard 700 millions de FCFA.
Une somme issue du recouvrement des créances auprès de la SGBC, une filiale de la banque française, Société Générale, dont elle avait eu mandat de la part du Ministère des Finances en 2004.