Auditionné par le Sénat US depuis juin, l’arrivée de Christopher John Lamora est compromise par Yaoundé qui n’entend pas accréditer un diplomate ouvertement homosexuel.
Le nouvel ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Christopher John Lamora, n’a toujours pas foulé le sol de son pays de mission depuis sa nomination, en avril 2021. Depuis le départ de Peter Henry Barlerin, en juillet 2020, la représentation continue d’être gérée par la chargée d’affaires Mary E. Daschbach. Cette situation relève de l’inédit.
En effet, si certaines sources indiquent qu’il doit attendre la phase, obligatoire, de son audition et de sa confirmation, par le Sénat américain avant de gagner son poste d’affectation, d’autres, par contre, font dire qu’il appartient au Cameroun, selon (es dispositions de la Convention de Vienne en la matière, de clarifier un dossier qui s’avère délicat à plus d’un titre. Ce serait donc du côté de Yaoundé qu’il y aurait à rechercher le point de blocage.
La première curiosité, selon des indiscrétions et qui pourrait confirmer cette assertion, veut que M. Lamora ait subi son test d’audition depuis le 9 juin. Cette information est présentée comme avérée par des sources concordantes. Le blocage se trouverait donc ailleurs.
Ainsi que votre journal l’a déjà relaté, début juillet, la probable arrivée de Christopher John Lamora est loin d’enchanter les autorités du pays d’accueil. L’ancien sous-secrétaire d’État adjoint, par intérim, pour l’Afrique centrale et les affaires de sécurité africaines, est officiellement membre de la communauté des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres de son pays (LGBT). Participant régulièrement aux marches pour la fierté homosexuelle, il n’a jamais, à titre personnel, fait mystère de son orientation sexuelle.
À en croire des indiscrétions, le diplomate est également marié avec une autre personne de sexe masculin, avec laquelle il se déplace pour ses différentes missions. Si on en vient à rappeler que l’article 347 bis du Code pénal camerounais punit d’une peine de 6 mois à 5 ans d’emprisonnement et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs, toute personne entretenant des rapports sexuels avec un individu du même sexe, l’on comprend que Yaoundé traîne les pieds pour accréditer sur son sol un diplomate de cette réputation.
Lobbies LGBT
Davantage, des sources introduites, au ministère des Relations extérieures (Minrex), considèrent l’envoi de Christopher John Lamora à Yaoundé comme un acte de provocation. Bien plus encore, sa nomination est considérée comme une pression supplémentaire du lobby homosexuel sur le Cameroun, au moment où l’Occident multiplie les manœuvres -parfois insidieuses, avec l’aide de soutiens locaux – pour amener le pouvoir Biya à dépénaliser l’homo-sexualité.
Reste que l’absence d’un ambassadeur de la première puissance mondiale à Yaoundé est porteuse de moult inconnus. Les États-Unis, en dépit de divergences avec le régime Biya quant aux droits de l’homme, aux libertés publiques ou encore à la démocratie, considère le Cameroun comme la tête de pont de son rêve d’expansion dans la sous-région Afrique centrale. Il n’y a qu’à voir le standing de l’ambassade US au quartier Golf pour comprendre que le pays de l’oncle Sam s’est installé au Cameroun pour longtemps.
Jusqu’où, et jusqu’à quand le gouvernement, avec lequel des sujets de divergences sont par ailleurs légion, peut-i! résister aux pressions américaines ? Encore un dossier pourri pour Yaoundé.