Le gouvernement et ses partenaires techniques et financiers réunis hier à Yaoundé, pour revoir les priorités et harmoniser les actions. L’Est et l’Extrême-Nord Cameroun sont à la peine.
Ces deux régions subissent, depuis près de deux ans, des incursions terroristes qui impactent sur les projets de développement en vue ou en cours. Et partant, sur les populations elles-mêmes.
L’Est est, en effet, victime de la crise socio-politique centrafricaine, avec comme corollaires le rapt des populations et des voyageurs et un afflux massif de réfugiés, 140 000 à ce jour.
Pour sa part, l’Extrême-Nord souffre des attaques de la secte terroriste Boko Haram, auxquelles il faut joindre les violents effets du changement climatique (sécheresse et inondations), la malnutrition, des épidémies, la déperdition scolaire, etc. Bref, « l’Extrême-Nord est la région la plus pauvre du pays.
Une pauvreté ambiante qui a fait le lit de l’endoctrinement de certaines populations par la secte Boko Haram. Le grand défi actuel est de poursuivre, voire accélérer les projets de développement, afin d’améliorer les conditions de vie, lutter contre la pauvreté et partant, apporter une réponse non-militaire au terrorisme », suggère Félicité Tchibindat, co-présidente du Comité multi-partenaires au Cameroun (CMP).
Cette instance s’est réunie hier à Yaoundé, autour des co-présidents, dont Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Il a été question de répondre à une préoccupation, libellée sous forme d’un thème : « Insécurité et exigence de croissance : quelle stratégie pour soutenir la mise en œuvre des projets de développement dans les zones d’insécurité ? ».
Comme première réponse, le Minepat fait savoir que « plus de 5 milliards de F ont été débloqués par le gouvernement pour la construction en urgence des points d’eau et salles de classe dans la région de l’Extrême-Nord et ce, dans l’optique de renforcer les capacités d’accueil des écoles en charge des déplacés et des réfugiés ».
Le constat global est que des partenaires au développement, notamment ceux à vocation humanitaire se sont particulièrement mobilisés pour également apporter des réponses urgentes aux situations de détresse. D’autres partenaires ont, par contre, face au risque grandissant, suspendu certains programmes bénéficiant de leurs appuis.
Emmanuel Nganou Djoumessi relève donc que l’objectif de cet atelier de réflexion entre le gouvernement et ses partenaires au développement est l’harmonisation de toutes les interventions en zones d’insécurité.
L’Est et l’Extrême-Nord prioritairement, mais aussi les régions voisines que sont l’Adamaoua et le Nord, indirectement affectées. « Les partenaires sont nombreux et interviennent chacun sur le terrain. Il va falloir coordonner toutes les interventions, les mettre en cohérence pour rechercher leur complémentarité et éviter les chevauchements », indique le Minepat.
Il assure, par ailleurs, que dans les régions concernées par l’insécurité, certains projets déjà lancés s’exécutent néanmoins de façon satisfaisante. « Il y a des adductions d’eau en cours, des espaces aménagés pour accueillir les réfugiés, des salles de classe sont construites, bref, des choses se font, mais, il va falloir faire mieux, en recherchant la complémentarité et l’efficience ».