Le procès de Justin Danwe et les personnes inculpées dans l’affaire Martinez Zogo pourrait s’achever sans que les Camerounais n’aient pas de réponse à certaines questions. C’est ce que l’avocat du lieutenant-colonel Justin Danwe tente d’expliquer dimanche lors de son passage dans l’émission Canal Presse.
Bousculé par les co-panélistes qui ne comprennent pas la qualification retenue par le commissaire du gouvernement contre Justin Danwe et cie, Me Jacques Mbuny a expliqué au public pourquoi il s’abstient d’être bavard sur l’affaire. Dans un premier temps, l’avocat précise qu’il n’a pas accès au dossier. Le document sera probablement mis à sa disposition 24h avant l’audition de son client Justin Danwe devant le juge d’instruction.
Me Jacques Mbuny tient cependant à préciser qu’il ne s’agit pas d’une affaire banale. L’implication du chef des service du renseignement et du numéro 2 de la DGRE (le chef des opérations) rend l’affaire beaucoup plus complexe. Il n’exclut d’ailleurs pas que les audiences dans cette affaire, aient lieu à huis clos pour éviter la divulgation de certains secrets d’Etat.
« Ce dossier est assez complexe. Ne le prenez pas au premier degré. Nous avons des services d'intelligence qui ont été impliqué même si pour l'instant cela n'est pas encore définitif. Ne soyez pas surpris que ce dossier soit instruit à huis clos. Parce qu'il s'agit du cœur de l'Etat. Ne pensez pas qu'on a quelque chose à cacher mais il y a une façon de gérer un genre de dossier qui interpelle la sécurité de notre pays », a-t-il précisé.
Preuves scientifiques
Me Jacques Mbuny reste convaincu que la démarche de la justice camerounaise demeure la recherche de la vérité. Il rassure l’opinion de l’existence dans ce dossier de preuves scientifiques. Les personnes inculpées ne sont donc pas déférées à la prison centrale de Kondengui simplement sur la base de déclarations.
« Pour ma part, tel que ce dossier est mené, pour l'instant, on recherche malicieusement tout ce qui concourt à la vérité. Il faut rechercher des preuves et dans ce dossier, il y a des preuves scientifiques », a-t-il confié.
Pour rappel, le lieutenant-colonel Justin Danwé était présenté comme le chef du commando qui a mené l’opération d’enlèvement et d’assassinat du journaliste Martniez Zogo. Il est finalement inculpé de torture et risque la prison a perpétuité. L’homme d’affaires Amougou Belinga est accusé de complicité de torture par aide et risque la même peine de Justin Danwé. Personne n’est pour l’heure accusé d’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Le juge d’instruction, au terme de ses investigations pourrait requalifier les faits retenus contre les suspects dans l’affaire d’assassinat de Martinez Zogo.