Actualités of Wednesday, 27 May 2015

Source: APA

Human rights activist secretly detained in Cameroon - NGO

Le Centre pour l’environnement et le développement (CED), une organisation non gouvernementale camerounaise spécialisée dans la protection de l’environnement, vient d’exprimer ses vives inquiétudes quant à la situation de Christopher Achobang, présenté comme «militant reconnu des droits de l’homme et défenseur notoire de l’environnement», détenu depuis le 26 avril 2015 à la prison de Mbengwi (Nord-Ouest).

Selon une communication spéciale de cette ONG, l’intéressé a été appréhendé alors qu’il offrait gracieusement sa médiation dans un conflit opposant bergers et agriculteurs dans la localité de Meta, située dans la même région anglophone, à la suite d’un incendie ayant entraîné la destruction des cultures d’agriculteurs et d’une hutte construite en matériaux provisoires.

Christopher Achobang est donc poursuivi pour incendie volontaire et destruction de biens, mais aussi pour usurpation de la qualité de défenseur des droits de l’Homme.

Le CED, se fondant sur les premiers éléments de sa propre enquête, affirme que «ces deux accusations semblent infondées».

Pour l’ONG, aucune preuve directe de l’implication du défenseur des droits de l’Homme n’a été apportée à ces assertions, de nombreux témoignages indiquant qu’il n’était intervenu dans la crise que pour éviter des affrontements entre les parties et tenter de trouver une solution satisfaisante pour tous.

Christopher Achobang, apprend-on, accompagné de 5 personnes elles aussi accusées pour les mêmes faits et qui ne sont autres que des agriculteurs ayant perdu leurs champs dans l’incendie, «ce qui laisse croire qu’ils auraient volontairement mis le feu à leurs propres champs, se privant ainsi de leur unique moyen de subsistance».

S’agissant de la seconde incrimination, le CED la qualifie également de «fallacieuse, du moins sans fondement car M. Achobang répond sans ambiguïté aux critères du défenseur des droits de l’Homme tels que définis par la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’Homme».

L’ONG s’inquiète d’autant plus de sa situation que l’accusé connaîtrait une situation sanitaire précaire, avec en prime la violation de ses droits civils et politiques, notamment du droit à un procès équitable et des garanties procédurales du droit pénal camerounais.

Le CED souhaite par ailleurs qu’il puisse bénéficier de la liberté sous caution sollicitée par son avocat, afin de pouvoir comparaître devant les tribunaux de Mbengwi.