Le football camerounais, longtemps source de fierté nationale, se retrouve aujourd'hui au cœur d'une polémique qui dépasse largement les limites du terrain. L'émission "Club d'élites" sur Vision4, diffusée ce 8 septembre 2024, a été la scène d'un échange houleux qui illustre parfaitement la profondeur des divisions qui secouent actuellement le milieu footballistique du pays.

Au cœur de cette tempête médiatique, deux figures emblématiques s'affrontent : d'un côté, Abdouraman Hamadou Baba, ancien membre de la Fécafoot, connu pour ses critiques acerbes envers la gestion de Samuel Eto'o ; de l'autre, le Pr. Aboya Manassé Endong, universitaire de renom et défenseur de l'actuelle administration de la Fédération.

Le débat, initialement centré sur le conflit entre la Fécafoot et le Ministère des Sports et de l'Éducation Physique (Minsep), a rapidement dévié vers un terrain plus personnel et controversé. Face aux critiques persistantes d'Abdouraman Baba envers l'exécutif de Tsinga, le Pr. Endong a lâché une phrase qui a fait l'effet d'une bombe : "À Monsieur Abdouraman, je lui conseille de consulter un exorciste."

Cette déclaration, loin d'être anodine, révèle la tension extrême qui règne actuellement dans les sphères du football camerounais. Le Pr. Endong a également dénoncé l'existence d'une "armée de haine" qu'il accuse d'être payée pour dénigrer systématiquement Samuel Eto'o sur les plateaux de télévision.

Cette controverse s'inscrit dans un contexte plus large de division de l'opinion publique camerounaise. Depuis le début du conflit Fécafoot-Minsep en avril dernier, déclenché par la nomination contestée de Marc Brys comme entraîneur des Lions Indomptables, deux camps se sont formés : les "Eglisiens", fervents supporters de Samuel Eto'o, et les "hiboux", ses détracteurs acharnés.

L'utilisation d'un vocabulaire religieux et mystique dans un débat sportif et administratif soulève des questions sur la nature profonde du conflit. S'agit-il vraiment d'une simple divergence d'opinions sur la gestion du football, ou assistons-nous à l'expression d'antagonismes plus profonds, enracinés dans la société camerounaise ?

Ce qui est certain, c'est que cette polarisation extrême du débat ne sert pas les intérêts du football camerounais. Alors que les Lions Indomptables se préparent pour de futures échéances importantes, ces querelles intestines risquent de détourner l'attention des véritables enjeux sportifs et de développement du football national.

Il est urgent que toutes les parties prenantes retrouvent le chemin du dialogue constructif, loin des attaques personnelles et des accusations infondées. L'avenir du football camerounais en dépend, et c'est tout un peuple passionné qui attend de ses dirigeants qu'ils se montrent à la hauteur des défis à venir.