Arlette Framboise Doumbe Ding n’est pas allé de main morte pour remettre Elimbi Lobé à sa place.
Message à Monsieur Elimbi Lobé.
lors d'une sortie récente sur STV, Monsieur Elimbi Lobé a présenté les foyers culturels communautaires comme étant des manifestations du tribalisme. Pour illustration, il a cité les foyers culturels implantés au quartier New Bell par des ressortissants d'une certaine région.
A propos des foyers culturels de New Bell ou d'ailleurs.
J'aimerais dire à Elimbi Lobé que le lien que des personnes appartenant à une même communauté ou à un même référentiel identitaire entretiennent entre eux dans le cadre d'un foyer culture, d'un centre culturel, d'une fête ou d'un festival entre autres s'appelle une tribalité. A ne pas confondre avec le tribalisme. Car contrairement au tribalisme qui est offensant, la tribalité n'offense personne. Par exemple si je dis que je suis fière d'être une femme Sawa, je n'offense personne en le disant. Si je rassemble des Sawa chez moi pour parler de la culture ou de l'avenir de nos enfants, je n'offense personne. Affirmer mon appartenance à la communauté Sawa relève de la tribalité et non du tribalisme. Le tribalisme commence quand je demande aux allogènes de rentrer chez eux. Ces propos motivés par la haine sont offensants et constituent un acte de tribalisme, sinon de xénophobie.
Au Cameroun il existe des centres culturels français dans plusieurs villes. Lesquels centres sont aujourd'hui appelés instituts français. Est-ce que ce sont des signes du tribalisme ou du racisme français ?
Sinon en quoi un centre culturel français est-il différent d'un foyer culturel Bandjoun de New Bell par exemple ?
Tout le monde est fier de participer à des évènements aux différents centres culturels français du Cameroun. Mais pourquoi personne n'ose dire que ces centres culturels sont l'expression du tribalisme ou du racisme français ? Soyons un peu cohérents par moment. La haine de autre ne doit pas nous faire délirer.
Un foyer culturel Bamileke regroupe la communauté Bamileke , comme le Ngondo regroupe la communauté Sawa , comme Ngouon regroupe la communauté Bamoun , comme la fête du coq regroupe nos frères de la communauté Toupouri dans le septemtrion. Si ces regroupements sont des manifestations du tribalisme, il faut les interdire tous sans oublier de fermer les foyers culturels ou plutôt les instituts français entre autres. Il faut les interdire ou les fermer tous par souci de cohérence.
Le problème avec certains Camerounais qui versent dans la xénophobie croyant raisonner c'est cette difficulté d'adaptation à la diversité, cette difficulté d'acceptation de la différence. Il y a aussi dans leur rejet de l'autre une grande part d'ignorance.
Si ma communauté se regroupe et se retrouve autour du Ngondo, du Ngouon ou de la fête du coq, pourquoi cela me dérangerait que d'autres communautés choisissent de se regrouper autrement en optant pour la construction des foyers culturels ? Qui suis-je pour dicter aux autres comment ils doivent s'organiser sur le plan culturel et autres ? L'essentiel c'est que leur organisation n'offense personne !
Sur la base de tout ce qui précède, je demande à Elimbi Lobé de cesser de propager la haine et la division sur la base des inepties.
On n'aide pas sa communauté en haïssant les autres. Cette haine des autres n'apporte absolument rien au peuple Sawa. On peut mieux aider sa communauté en devenant soi même un modèle inspirant qui tire le reste vers le haut. Quel modèle de Sawa prétend-on inspirer ou modeler avec les discours de haine tous les jours ? La haine a déjà payer les factures de quel Sawa ? Elle à déjà construit quel village ? Quelle entreprise ? Quelle école ? Quel avenir ?
A mon avis il faut abandonner la haine, qui est un signe manifeste de petitesse, pour mener les seuls combats qui vaillent aujourd'hui. C'est à dire les combats qui élèvent l'homme et la société.
Pour terminer, j'aimerais attirer l'attention des chaînes de télévision qui donnent régulièrement la parole à Elimbi Lobé pour propager la haine. Elles sont des complices objectifs et actifs de la propagation du discours de haine. Leur responsabilité dans la dégradation de la cohésion sociale est fortement engagée dans la mesure où elles ne peuvent pas prétendre ne pas savoir que le discours de Elimbi Lobé est essentiellement haineux. J'en appelle à leur sens de la responsabilité .