Ferdinand Ngoh Ngoh, Ministre d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République, en visite officielle dans l’Extrême-Nord du Cameroun, a vécu un moment de tension ce samedi 15 février. Les populations locales, en colère, ont bloqué son départ, exigeant d’être entendues par l’émissaire du président Paul Biya avant qu’il ne quitte la ville de Kousseri.
Arrivé dans la région pour une mission de travail, Ngoh Ngoh, accompagné du ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji et du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique Mounouna Foutsou, a évalué divers projets, notamment au parc national de Ma Mbed Mbed et sur le site de la Société d'expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (SEMRY). Ces projets, essentiels pour la sécurité alimentaire et le développement touristique, figurent parmi les priorités de l'État pour cette zone affectée par les inondations récurrentes et autres catastrophes naturelles.
La situation a toutefois dégénéré à Kousseri, ville frontalière dans le département du Logone-et-Chari, lors de la dernière étape de la visite. Après avoir visité le pont Ngueli reliant le Cameroun au Tchad, la délégation de Ngoh Ngoh a exprimé son souhait de repartir sans rencontrer les forces vives locales, ce qui a immédiatement provoqué la colère des habitants. Selon les témoignages, les populations ont encerclé la préfecture et empêché l’hélicoptère de décoller, exigeant que leurs doléances soient d’abord entendues.
« Les populations de Kousseri ne laisseront pas partir l’émissaire sans avoir été reçues », a déclaré Hamadou Abibou, un témoin de la scène. Un autre lanceur d'alerte, Boris Bertolt, a rapporté que certains maires et députés du Logone-et-Chari ont même défié les forces du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR), allant jusqu’à demander aux militaires de tirer sur eux pour les dissuader de bloquer le départ de l’hélicoptère.
Dans des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on peut voir le Gouverneur de l'Extrême-Nord tenter de calmer les esprits, demandant aux manifestants de se disperser. Mais les populations, déterminées, ont maintenu leur position, forçant ainsi Ferdinand Ngoh Ngoh et sa délégation à passer la nuit à Kousseri. L'émissaire a finalement cédé et a accepté de recevoir les représentants locaux afin d’écouter leurs revendications.