Le retour de Samuel Eto'o au Cameroun, le 19 mai 2024, après quinze jours passés à l'étranger, a été marqué par un incident protocolaire lors des festivités de la 52e Fête de l’Unité nationale. En effet, le président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) a orchestré, avec la complicité de Oswalde Baboke, directeur adjoint du cabinet civil de la présidence, son installation dans le carré réservé à la famille présidentielle.

Revenu au Cameroun à bord d’un vol Air France, Eto'o a atterri à Yaoundé la veille des célébrations nationales. Parallèlement, Mongue Nyamsi, chef secteur douane du Sud-Ouest, qui a coordonné avec Eto'o depuis Paris les nominations dans l’encadrement des Lions Indomptables, est arrivé discrètement quelques heures avant lui.

Le protocole d'État avait prévu une invitation pour Eto'o, similaire à celle adressée à tous les présidents de fédération, via le ministère des Sports. Cependant, en conflit ouvert avec le ministre Narcisse Kombi Mouelle, Eto'o a ignoré cette invitation officielle. Baboke et Eto'o ont alors conçu un stratagème pour installer Eto'o dans le carré prestigieux réservé à la famille présidentielle, exploitant une absence prévue : celle de Junior Biya, fils de Paul Biya.

Le 20 mai, Baboke a fourni à Eto'o l'invitation destinée à Junior Biya, lui permettant de s’asseoir derrière Nathalie Moudiki, une proche de la première dame Chantal Biya. Lorsque Eto'o a pris place, les images diffusées par la CRTV ont rapidement suscité des réactions. L'absence de Paul Biya sur les lieux n'a fait qu'amplifier la polémique. La direction de la sécurité présidentielle a alors ordonné à Eto'o de changer de place, ce qu'il a d'abord refusé.

Finalement, le colonel Tchinda de la Direction de la Sécurité Présidentielle (DSP) a personnellement demandé à Eto'o de se déplacer. Confronté à l'autorité militaire, Eto'o a obtempéré, se repliant à l’arrière avant l’arrivée du président. Cet incident, bien que maîtrisé, a révélé les tensions et manœuvres en coulisses, mettant en lumière l'habileté de Baboke et l'audace de Eto'o dans un contexte de contestation des "hautes instructions" présidentielles.