Actualités of Monday, 25 September 2023

Source: www.camerounweb.com

Humiliation planétaire : Biya catalogué comme un pileur et un fraudeur

Paul Biya subit beaucoup de critiques Paul Biya subit beaucoup de critiques

Le militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Claude Wilfried Ekanga s’est exprimé sur la situation sociopolitique au Niger, pays dont il fait le rapprochement avec le Cameroun dirigé par Paul Biya. Le collaborateur de Maurice Kamto a encore été très critique, comme à son habitude, dans sa tribune que nous vous proposons de lire.

Être africain rend beau. Le sans-papiers de Niamey. Thomas Sankara disait : « La meilleure façon de vivre libre et de vivre digne, c'est de rester Africain ».

Car quand vous êtes un Africain, un vrai, vous n'hésitez pas à dénoncer des apôtres du pillage endogène, de la fraude politique et du tribalisme d'État comme Paul Biya ; vous devenez un amoureux de la justice, et vous vous impliquez tout autant dans les enjeux de lutte pour la fin du néocolonialisme.

Vous commencez également à défendre l'idée selon laquelle si un Africain qui est expulsé de France doit quitter le territoire, alors un Français expulsé d'Afrique doit réciproquement déguerpir sans discuter. En un mot, vous devenez intellectuellement beau.

L'empereur sans intelligence. Emmanuel Macron est à l'image des pseudo-intellectuels camerounais : grandes études, gros diplômes, mais une médiocrité interstellaire dans la lecture des enjeux internationaux, et une tendance maladive à compter sur la violence et l'agressivité pour atteindre ses objectifs. Là où d'autres misent sur le calcul stratégique et la finesse géopolitique, le Roi de France – à l'instar de son ami le satrape du Cameroun – restait persuadé que c'est en menaçant et en grognant fort qu'il obtiendrait ce qu'il recherche.

Et ce qu'il recherche, c'est : primo, le retour au pouvoir de Mohamed Bazoum (c'est-à-dire d'un fidèle lèche-bottes qui lui garantirait la continuité de sa mainmise sur ses concessions minières), et secundo, le maintien de son ambassadeur Sylvain Ite ainsi que de ses 1 500 soldats sur le sol nigérien,
Sauf que dans la pratique, il s'est avéré être un élève très médiocre. Il a fait tout ce que toutes les écoles de géopolitique internationale du monde enseignent de ne pas faire : il s'est acharné de manière frontale, très frontale, beaucoup trop frontale, sur un adversaire contre qui il n'avait pas la moindre chance de gagner politiquement, car non seulement cet adversaire joue à domicile, mais en plus il bénéficie du soutien quasi entier de sa population. Ce qui confère à son coup d'État des allures de putsch révolutionnaire.

Ainsi, là où les États-Unis ont eu l'intelligence d'adopter une approche pragmatique - notamment en envoyant la numéro 2 de la diplomatie américaine Victoria Nulland rencontrer les autorités nigérianes et en annonçant la nomination d'une nouvelle ambassadrice (Kathleen fitzgibbon en août dernier) afin de préserver leurs positions militaires sur place -, Emmanuel Macron lui, a estimé qu'il pouvait continuer de jouer les faiseurs de démocratie en Afrique de manière crédible, alors même qu'il a co-organisé le coup d'État constitutionnel d'avril 2021 au Tchad, et que plus personne ne croit à ce qui sort de sa bouche. Ni en Afrique, ni dans son propre pays d'ailleurs.

C'est ce déni de la réalité (ou plus exactement, ce crétinisme géopolitique) qui va le conduire à carrément refuser de quitter le Niger lorsque le nouveau pouvoir va le lui ordonner. Mais comment t'imagines-tu continuer de dormir dans la maison du voisin alors que lui, sa femme, ses enfants et même le bailleur te somment de sortir ? Par quel stratagème magique la France envisageait-elle la poursuite du maintien des activités de ses soldats et de son ambassadeur au Niger, quand les nouveaux hommes forts du pays leur avaient retiré tout agrément ?

Quel est ce sans-papiers qui refuse de quitter le territoire alors que la préfecture vient de signer son courrier d'expulsion ?

En bref : la voilà donc, cette France-là qui, la queue entre les jambes, s'apprête à vider les lieux. Hier soir, le roi de France défait a fini par annoncer le retrait de sa basse-cour dans les prochaines semaines. Et parce qu'il a gesticulé bêtement et plus que tout le monde, son pays paye un prix plus élevé que tout le monde, vu qu'en plus de ses soldats et de son ambassadeur, c'est aussi ses avions et sa compagnie nationale (Air France) qui sont pour l'instant interdits de survol et d'atterrissage au pays de l'uranium. C'est ce qui arrive quand on ne sait pas s'adapter aux nouvelles ères, et que l'on s'obstine à penser que les méthodes précambriennes sont toujours d'actualité.

Dans son livre "La Croix du Sud" sorti en 1984, l'écrivain camerounais Joseph Ngoué prévenait déjà : « Plus haut grimpe le chimpanzé, plus retentit sa chute quand surgit l'arbalétrier à l'œil sûr », c'est-à-dire plus grande est ton arrogance, plus forte est ta déchéance, et plus tu te fais la risée du monde, du haut de ta présumée toute-puissance.