Humiliation : un homme de Paul Biya honteusement dans de beaux draps

Depuis son accession à la présidence de l’Ordre National des Médecins du Cameroun (ONMC), le Dr. Rodolphe Fonkoua a fait face à de nombreuses critiques. Ses six premiers mois de mandat sont marqués par des accusations de gestion autoritaire, d’opacité financière, et de non-respect des procédures internes.

Le Dr. Rodolphe Fonkoua a pris ses fonctions avec une trésorerie de 193 millions de FCFA et des créances de près de 3 milliards de FCFA. L'éviction de la trésorière élue lors de l'Assemblée Générale du 9 décembre 2023, sans cadre légal, a été un premier signal alarmant pour beaucoup. Ce geste a été perçu comme une illustration de la dérive autoritaire du nouveau président, compromettant les principes de démocratie interne et de transparence.

Après cette éviction, le Dr. Fonkoua a procédé à la nomination de représentants régionaux en violation de la loi 90-36 du 10 août 1990. Des financements injustifiés alloués à ces nouvelles représentations ont été dénoncés comme un détournement de fonds publics. De plus, des menaces proférées contre l'ancienne trésorière, révélées dans un enregistrement audio, ont encore terni l'image du président de l'ONMC.

Le refus de présenter un budget de fonctionnement à l'Assemblée Générale et de faire voter ce budget est un autre point de contention majeur. En agissant ainsi, le président prive les membres de leur droit de contrôle et de validation des dépenses, alimentant ainsi un climat de suspicion et de défiance. À cela s’ajoutent des voyages non justifiés à l'étranger, financés par les fonds de l’ONMC, qui soulignent une gestion égocentrique et irresponsable.

Le mépris affiché par le Dr. Fonkoua vis-à-vis des recommandations et des injonctions de la tutelle témoigne d'une volonté de gouverner sans contrainte. Cette attitude a conduit à un climat de tensions et de critiques, tant au sein de l'ONMC que de la part des observateurs externes.

Dans un communiqué portant sur la procédure d'accueil des campagnes de santé des missions étrangères, le Dr. Fonkoua a facturé ces opérations, normalement considérées comme des œuvres humanitaires. Cette décision a soulevé des interrogations quant à sa capacité à recouvrer les créances de l'ONMC, qui s'élèvent à près de 3 milliards de FCFA.

En mars dernier, le Dr. Jules Ndjebet, président de l'Assemblée Générale de l'ONMC, a adressé une lettre au Dr. Fonkoua, dressant un bilan sévère des premiers mois de son mandat. Il y dénonçait l'illisibilité du projet de société, l'absence de documents budgétaires, et les dépenses hors des lignes budgétaires afférentes. Le Dr. Ndjebet accusait également le président du Conseil de l’ONMC de prendre des décisions unilatérales et de modifier substantiellement l'ordre du jour des réunions sans consultation préalable.

L'Assemblée Générale du 5 avril 2024, finalement annulée, a été le point culminant des critiques. Le Dr. Ndjebet a souligné l'absence de documents de support nécessaires pour son organisation, déplorant une gestion opaque et autoritaire de la part du Dr. Fonkoua.