Actualités of Thursday, 7 July 2022

Source: L’Indépendant du 07-7-2022

Humilier Kamto : le plan de Michèle Ndoki enfin révélé

Michèle Ndoki vise la présidence du MRC Michèle Ndoki vise la présidence du MRC

Alors que beaucoup de signaux faisaient croire que la première vice-présidente du directoire des femmes du Mrc, allait quitter le train de la renaissance, l’avocate a présenté sa candidature à la présidence du parti.

Invitée de l’émission l’Arène du dimanche 05 juin 2022 sur la chaîne de télévision privée camerounaise Canal 2 International, Michèle Ndoki, la vice-présidente des femmes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a annoncé sa volonté de candi- dater à la présidence de cette formation politique de l’opposition en 2023.

« J’annonce que je suis candidate à la présidence du Mrc. Je viens aujourd’hui vous confier avec foi mon rêve de camerounaise et du Mrc, de démontrer que l’alternance est possible » a-t-elle indiqué. Depuis lors, c’est le tollé sur les réseaux sociaux. Dans les chaumières, le débat enfle.

Au cours de cet, entretien, celle qui a séjourné plus d’un an du côté de la Côte d’ivoire, a fait savoir que sa candidature trouve sa caution dans les statuts du Mrc. Lesquels stipulent, dans l’alinéa (a) de l’article 27 que «le président national du parti, les secrétaires généraux, les vice-présidents et les secrétaires nationaux adjoints sont élus au début de chaque Convention ordinaire ou, le cas échéant, extraordinaire, pour un mandat de cinq ans renouvelables deux fois».

Si on s’en tient cette disposition, le président du parti, Maurice Kamto, en poste depuis 2012 ne serait plus éligible en 2023. Sauf que lors de la dernière convention du Mrc, le parti a ajouté un nouvel article à ses statuts, il s’agit de l’article 48 des dispositions transitoires, finales et diverses. Il précise que les dispositions de l’articie 28 des présents Statuts «ne s’appliquent pas au mandat exercé avant la convention d’avril 2018».

Pour le juriste Laurent Dubois Njikam, Michèle Ndoki vient de tendre un piège politique au professeur Maurice Kamto. «Ce dernier, en bon démocrate va-t-il se présenter à la présidence du parti après deux mandats de 5 ans, soit 10 ans, même si la révision statutaire de 2018 lui donne une possibilité d’être candidat à sa propre succession en 2023 ?», questionne-t-il.

Selon M. Njikam, il faut voir la candidature de Me Ndoki, non pas comme une réelle volonté de challenge, mais une opportunité d’afficher le professeur Kamto. «Les prochains mois seront déterminants et captivants. Le prof Kamto est pris dans son propre jeu, lui qui a toujours clamé être contre les révisions statutaires qui visent à se maintenir ad viteam eternam au pouvoir», renchérit le juriste.

«Les textes révisés du Mrc de 2018 précisent en son article 48 que les responsables élus avant 20 f8 peuvent briguer un mandat de 5 ans renouvelable une fois après 2018. Le professeur Maurice Kamto tiendra t’il parole ou cédera-t-il à l’appel de sa base militante ? La politique n’est pas un jeu vraiment compliqué et complexe», a-t-il conclu.

Désaccord avec Maurice Kamto

Aux dernières élections législatives et municipales, elle se voyait déjà député mais, son parti le Mrc a jeté l’éponge à la dernière minute. Dans une interview accordée 21 janvier 2021 à la chaîne de radio Abk, Michèle Ndoki n’avait pas manqué de critiquer ce mot d’ordre boycott.

«Concernant le fait que le Mrc a décidé de boycotter les dernières élections législatives et municipales, sincèrement je n’étais pas très à l’aise avec le processus ayant conduit à cette décision. Je trouve regrettable que la décision a été prise le dernier jour du délai d’inscription aux élections», a déclaré la vice-présidente de l’organisation des femmes du Mrc.

Sans le citer, l’avocate qui s’apprêtait à faire acte de candidature aux législatives du 9 février 2020, soupçonne le président du Mrc, Maurice Kamto, d’avoir décidé tout seul ou avec «quelques membres du parti» de boycotter ce scrutin. La sortie de Michèle Ndoki rejoignait les déclarations formulées par Célestin Njamen, l’ancien secrétaire aux droits de l’homme du Mrc qui a claqué la porte de ce mouvement politique le 14 décembre 2020.

Même si l’avocate a tenté de calmer le jeu en précisant : «aujourd’hui ça fait partie du passé. Il faut à présent se préoccuper du présent et de l’avenir du peuple camerounais […] Je n’ai pas l’intention de démissionner du Mrc !».

Et comme, il n’est jamais trop tard pour tout recommencer, elle a décidé de se présenter à la présidence du parti. Contrairement à ce que d’aucuns ont pensé, ses rapports avec Maurice Kamto sont au beau fixe, indique-t-elle. Lors de son passage à l’émission l’Arène, l’avocate a d’ailleurs encensé le leader de sa formation politique.

«C’est un homme pour qui j’ai une admiration profonde pour son intelligence, sa compétence. J’ai une admiration pour sa ténacité et son engagement indéfectible de faire ce qu’il faut pour que le rêve qu’il a apporté devienne une réalité», a-t-elle indiqué.