Actualités of Saturday, 9 July 2016

Source: cameroon-info.net

Ici on est jaloux des avocats - Me Jean De Dieu Momo

Me Jean De Dieu Momo, spécialiste de la défense des Droits de l’Homme Me Jean De Dieu Momo, spécialiste de la défense des Droits de l’Homme

Alors que la plupart des confrères de l’avocate franco-camerounaise Lydienne Eyoum critiquent sa libération, Maître Jean De Dieu Momo rame à contre-courant des opinions négatives entendues depuis le 4 juillet 2016. Réagissant sur le sujet dans les colonnes du quotidien La Nouvelle Expression du 7 juillet 2016, celui qui est aussi le président du parti politique PADDEC déclare: «d’abord je ne veux pas suivre la meute. Je tiens à préciser que je suis avocat des droits de l’homme. Je ne suis pas là pour la foule qui va de manière irraisonnée. La condamnation de maître Lydienne Eyoum procède de la jalousie des magistrats. Une jalousie rampante. Les magistrats estiment que les avocats ont plein d’argent».

Il cite le cas de Me Étienne Abessolo, envoyé à la prison centrale de New-Bell à Douala il y a quelques années parce que «déjà victime de cette jalousie des magistrats». Jean De Dieu Momo rapporte que ses confrères et lui ont souvent demandé à ce dernier «de démissionner». Il explique que Me Lydienne Yen Eyoum est en prison pour avoir perçu un milliard de Francs CFA. Ce qui, croit-il, n’a pas été vu d’un bon œil par les juges et assimilés.

«Le magistrat ne perçoit pas qu’un avocat puisse percevoir un si gros montant. Aux États-Unis, il mieux que ça. Ici au Cameroun on est jaloux des avocats», dit-il encore. Pour lui, «la libération magnanime de maître Lydienne par la grâce présidentielle n’est qu’une réparation partielle d’un lourd préjudice qu’elle subit parce qu’elle n’est pas coupable de ce crime».

Ce n’est pas l’avis de Me Dominique Fousse, une avocate française exerçant au Cameroun et qui, le lendemain de la libération de Me Eyoum, déclarait indignée: «Sur ce coup-là je m’interroge: que veut-on pour ce pays ? Consacrer le vol comme une vertu ?»