J'ai fait d'énormes sacrifice en pensant uniquement au bien être de ma fille ou de mes enfants qui me le reproche aujourd'hui. Je m'appelle Laurence, cinquantenaire, femme mariée et maman de 4 jeunes femmes.

J'ai rencontré Steve mon époux à 27 ans, j'avais déjà une fille de 8 ans, je tenais un salon de coiffure, je me débrouillais comme beaucoup de mamans célibataires, vu que son papa était décédé suite à un accident de moto lorsque j'étais enceinte et je m'étais fait une promesse, celle de faire de ma fille une femme digne de ce nom.

À ces 7 ans, j'ai connu mon mari actuel qui était au tout début de ses affaires et nous avons vraiment trimé et avons réussi financièrement parlant, mais malheureusement cet homme que j'ai aimé de tout mon être, une fois devenu riche et puissant, s'est transformé en monstre. J'aurais bien pu le quitter, mais j'ai toujours pensé qu'il changera avec le temps et ce fut bien le contraire, plus notre condition évoluait, plus il devenait mauvais.

J'ai fait le choix de rester par amour, mais surtout pour donner le meilleur à ma fille aînée, j'ai eu 3 autres filles avec lui, il en a ramenées 4 autres dehors, j'ai subi les pires humiliations de ma vie. Cet homme m'a percée l'utérus avec un tournevis, je n'ai jamais eu le courage de le dénoncer. Il m'a obligé à faire des choses inimaginables que je préfère taire ici. Il est adulé dans notre pays, si seulement les gens pouvaient savoir quel monstre c'est.

Mes enfants aujourd'hui ont grandi, mais aucune n'est vraiment équilibrée psychologiquement, surtout ma fille malgré les études coûteuses, la bonne condition financière, elle a fait le choix de ne jais se marier ni avoir des enfants. C'est d'ailleurs ce qui m'emmène à vous écrire aujourd'hui.

Je viens d'apprendre qu'elle s'est fait enlever les trompes afin de ne jamais avoir d'enfant, car elle ne voudrait pas infliger la douleur qu'elle a connue à travers mes souffrances. Mes autres filles qui ont à peine la vingtaine ne veulent pas se marier ni avoir d'enfant, mais je caresse encore l'espoir de leur faire changer d'avis, même si je n'ai pas réussi envers mon aînée.

Elle me déteste, me tient pour responsable, car elle estime que j'aurais dû le quitter. J'ai pensé bien faire. Il y a des jours où j'ai envie de mourir, je n'ai jamais pensé au fait que, lorsque nous souffrons, les enfants aussi souffrent avec nous et que nos souffrances façonnent leur avenir.