Après 43 ans de règne, Paul Biya veut rempiler pour un autre mandat à la tête du Cameroun. Son bilan? Peu importe, tant que c'est un Ekang qui est au pouvoir, il sera soutenu par les Ekang qu'il soit nuisible ou pas.
Tout parti politique qui luttera pour l'alternance et dans l'optique de relancer le pays sera traité de tribaliste, systématiquement.
C'est la raison pour laquelle, M. Feuwouo, dans une tribune, disqualifie Paul Biya et identifie clairement le système de manipulation tribaliste de masse qu'il a mis en place pour empêcher l'alternance. Mais à quels risques pour sa famille?
"Vous savez, j’ai beaucoup aimé quand kamto a rappelé une vérité simple : personne n’a choisi de naître dans la tribu ou la famille où il est né. Alors, même si vous êtes fiers de vos origines, ne faites pas comme si c’était un mérite personnel, comme si vous aviez gagné un concours.
Et ce n’est pas seulement un problème camerounais. Quand une politique sociale est mal gérée, certaines personnes finissent par croire qu’elles valent mieux que les autres. Cette mentalité s’est construite à cause de la longévité au pouvoir. Si, en 43 ans, nous avions connu au moins cinq alternances au sommet de l’État, personne ne se croirait aujourd’hui investi d’une mission divine pour diriger les autres. Le débat ne se poserait pas en termes de Beti, Bamiléké, Sawa, Anglophones et autres.
Il n’y a pas de tribalisme quand il s’agit de mbinda ensemble, de faire des affaires ou de s’entraider. Mais dès qu’on parle d’alternance politique, le tribalisme ressurgit. Ne nous trompons pas d’ennemi. Nous ne nous détestons pas fondamentalement. Nous sommes juste manipulés pour satisfaire la soif de pouvoir d’un seul individu.
Cet individu, qui n’a pas su gérer sa propre famille, prétend pourtant pouvoir gérer 36 millions de Camerounais pendant encore sept ans. On nous dit qu’il a 93 ans, mais s’il a réellement été enregistré à l’état civil bien après sa naissance, il pourrait déjà avoir dépassé les 100 ans.
Rappelons-nous d’une chose essentielle : tout comme nous avons le droit de voter pour mettre quelqu’un au pouvoir, nous avons aussi le droit de voter pour le retirer. Dans les deux cas, c’est un choix. Mets qui tu veux, mais si tu veux du changement, ne laisse pas celui qui est en place y rester éternellement.
Nous sommes déjà au fond du trou, et il est impossible de tomber plus bas".