Jean Jacques Ekindi est sorti de son silence ! Deux ans après sa cuisante défaite au double scrutin législatif et municipal de septembre 2013, le Coordonnateur général du Mouvement progressiste (MP) a donné une conférence de presse samedi dernier à son domicile à Douala. Parmi les journalistes, se trouvait un reporter de La Nouvelle Expression (LNE)
Dans son édition de ce 30 septembre 2015, le journal revient de long en large sur les propos de l’ancien député. M. Ekindi a d’abord exprimé «le choc politique et émotionnel d’une grande violence qui a consacré ma déroute » lors des dernières législatives et municipales. Il a ainsi dit avoir pris du recul pour réfléchir «pour la maitrise l’intelligence de cette nouvelle donne politique, sociale et électorale», mentionne le quotidien privé. Aussi a-t-il annoncé une nouvelle orientation de sa formation politique sera dévoilée à l’occasion de la convention ordinaire qui est prévue pour le 7 mai 2016.
Pour le reste, l’homme est resté égal à lui-même. Très critique concernant le pouvoir en place, le ‘‘Chasseur de lions’’, selon Lne, « a recensé un certains de griefs liés aux limites de la forme unitaire et décentralisée de l’Etat, à la mise sous-tutelle des communes, au caractère inopérant du concept de défense populaire face à l’insécurité et au terrorisme, à la faillite des systèmes de santé et d’éducation, à une justice engluée dans la corruption, une démocratie malade de la corruption, de l’achat des consciences, du tribalisme, du clientélisme ; à la faillite d’Elecam , de l’administration , de l‘organisation judiciaire et des juridictions administratives et correctionnelles ».
Parlant spécifiquement du système électoral, le natif de la région du Littoral n’est pas allé du dos de la cuillère pour afficher son pessimisme. «Si le système électoral est maintenu, si la culture du vol, de la fraude et de la corruption continue de se développer, si l'opposition reste prisonnière des vielles recettes utilisées depuis1990, alors il n'y aura aucune chance d'alternance au Cameroun. Le Rdpc restera au pouvoir ad vitam aeternam, sauf s’il implosait par ses propres contradictions internes. Quant aux partis de l’opposition ils doivent changer de paradigme, se renforcer et réaliser leur unité opérationnelle», a-t-il déclaré.
De l’avis de Jean Jacques Ekindi, «Il faut préparer la transition au Cameroun. Il faut aller à la recherche des idées et des hommes pour conduire cette bataille. Le Rdpc a détruit tous les instruments de mesure», a fait savoir «le Chasseur de lions».