Dans une déclaration qui marque un tournant dans la campagne présidentielle camerounaise, Akere Muna, candidat à l'élection prévue en octobre 2025, s'est formellement engagé à ne briguer qu'un seul mandat de cinq ans s'il est porté à la tête de l'État.

Cette annonce survient dans un contexte politique marqué par la longévité au pouvoir de l'actuel président Paul Biya, 92 ans, qui dirige le Cameroun depuis 43 ans. La promesse de M. Muna apparaît comme une rupture délibérée avec cette tradition de pérennisation au pouvoir.

"Je m'engage solennellement devant le peuple camerounais à n'exercer qu'un seul mandat présidentiel de cinq ans. Cette décision n'est pas tactique mais éthique. Notre pays a besoin d'un leadership de transition qui puisse jeter les bases d'une démocratie renouvelée", a déclaré l'ancien bâtonnier.

Cette position marque la volonté du candidat d'instaurer une alternance démocratique effective au Cameroun. Selon des proches de sa campagne, M. Muna souhaite concentrer son action présidentielle sur des réformes institutionnelles profondes, la résolution du conflit dans les régions anglophones, et la lutte contre la corruption - domaine dans lequel il s'est illustré sur la scène internationale en tant qu'ancien vice-président de Transparency International.
Diplômé en relations internationales et juriste de formation, Akere Muna avait déjà été candidat en 2018 avant de se désister en faveur de Maurice Kamto. Pour cette nouvelle tentative, il mise sur son profil de technocrate expérimenté et sur sa vision d'un Cameroun unifié au-delà des clivages linguistiques.

Cette promesse d'un mandat unique suscite déjà des réactions contrastées dans la classe politique camerounaise. Si certains y voient un signe de renouveau démocratique, d'autres s'interrogent sur la faisabilité d'un programme de transformation profonde en seulement cinq ans.