• Le chanteur et guitariste camerounais est décédé le16 mars 2014
• Il était âgé de 56 ans
• Il était en exil depuis 2012 aux Etats-Unis
Lapiro de Mbanga né Lambo Pierre Roger à Mbanga le 7 avril 1957 et mort le 16 mars 2014 à New York, alors qu’il était en exil depuis 2012. Le chanteur et guitariste Lapiro de Mbanga est décédé des suites d'une maladie, dimanche 16 mars, à Buffalo, dans l'ouest de l'Etat de New York, où il vivait avec sa femme et ses enfants. Né Pierre Roger Lambo Sandjo à Mbanga (région du littoral) au Cameroun, en novembre 1957, il avait 56 ans.
Populaire dans son pays, notamment depuis la sortie de son disque Pas argent no love en 1985, il a aussi effectué des tournées en Europe.
Amorcée au Nigeria en 1978, sa carrière a pris son envol au cours des années 1980 au Cameroun, où il était extrêmement populaire. « J'aime bouger, les émotions fortes, les aventures, j'ai horreur de la monotonie », nous déclarait-il lorsque nous l'avions rencontré en France, à l'occasion de la sortie de son album Ndinga Man contre-attaque : na wou go pay ?, en 1994, paru sur le label français Indigo, le septième de sa carrière qui en compte une dizaine.
Artiste engagé et critique du régime de Paul Biya, il devient « le porte-parole de la jeunesse de son pays, en particulier des ndos, ces personnes désœuvrées qui jonchent les stations de trains et de bus des métropoles camerounaises. ». Il chante dans un pidjin local, mélangeant Français, Anglais et Douala truffé de mots d'argot auquel on donnera le nom de « Mboko talk ».
Composant sur des rythmes dansants, notamment le makossa – un des genres urbains du Cameroun, popularisé mondialement par Manu Dibango et son fameux Soul Makossa, en 1972 –, il déclarait faire du rap « en essayant d'y mettre une identité africaine beaucoup plus forte ». Entre les invectives, parfois s'infiltrait aussi beaucoup d'humour. « Je parle de choses très dures, alors j'essaie de compenser. Je fais une musique vivante et dansante. C'est ma façon de dire que la vie n'est pas seulement misérable et qu'il faut toujours garder l'espoir », commentait Lapiro de Mbanga. Révolté, indigné et grincheux, mais positif.
Pendant l’été 2011, il se produit en Europe (Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Suisse), aux États-Unis et au Canada. Le 2 septembre 2012, il quitte le Cameroun avec son épouse et cinq de ses six enfants pour les États-Unis où il obtient le droit d’asile.