Actualités of Thursday, 1 June 2017

Source: cameroonweb.com

Il y a dix jours mourut le recteur du séminaire de Biafa

L'évêque Balla a suivi le recteur dans  sa formation L'évêque Balla a suivi le recteur dans sa formation

Biafa n’est plus cette ville tranquille sans histoire. C’est avec consternation que la communauté chrétienne estimée à 54% a appris la disparition de son évêque quelques jours après la mort du recteur du jeune Armel Djama. Tout un mystère entoure ces décès et dispatition.

Bafia, cette ville camerounaise du centre de plus de 55 000 habitants est depuis mercredi 31 mai sous des projecteurs après l’annonce de la disparition de son évêque Jean-Marie- Balla. Les vieux démons se réveillent au sein de l’église catholique de Bafia qui n’a connu que 3 évêques depuis 1968.

Actuellement le siège du diocèse de Bafia est vacant. S’agit-il d’un enlèvement, d’un meurtre, d’un suicide ? Difficile pour l’instant de préciser le sort exact de Monseigneur Balla. La police, les sapeurs-pompiers sont à pied d’œuvre du fleuve de la Sanaga pour retrouver les traces du Monseigneur. Les responsables de l’église catholique ne se sont pas ouvertement prononcés sur cette affaire si ce n’est cet appel de Monseigneur Kleda à prier pour la personne disparue qui aurait conduit sa voiture durant plus d'une heure sur une distance de 55, 4 km de Biafa au fleuve de la Sananga avant de commettre disparaitre.

Est-ce un hasard cette disparition comme annoncée de l’évêque quelques jours avant le décès de Armel Djama, recteur du petit séminaire de Biafa ? Cette hypothèse ne semble pas convaincre le journaliste Boris Bertolt. « Un évêque qui disparaît quelques jours après avoir enterré l'un de ses fils qu'il a fait nommer recteur dans son diocèse, dont il a suivi la formation, n'a rien d'un banal fait divers de société. C'est un fait extrêmement grave qui traduit une crise profonde au sein d'une institution. Il y a un problème sérieux au sein du diocèse de Bafia,» a déclaré sur sa Facebook le journaliste.

Ce jeudi 1 juin, 24h après l’annonce de sa disparition, son corps reste introuvable. A part cette information, aucune information sur l’enquête ouverte n’a filtré ni du côté de la police ni de l’église catholique. Le mutisme de l’église catholique ne surprend guère le journaliste Bertolt qui trouve cette institution religieuse aussi puissante qu’elle soit, secrète et imperméable.

« C'est un État dans l'Etat. Ils ont leurs propres règles et leurs propres manières de gérer les situations. Regardez simplement la gestion de l'affaire des prêtres pédophiles vous comprendriez que l'omerta est une seconde religion au sein de l'église catholique. Ceux qui parlent de résultats d'enquêtes et autres, croyez-moi rien ne filtrera officiellement. Cessez de rêver. Cette affaire sera gérée comme toutes les autres affaires.»

Dans les annales de l’église catholique du Cameroun, l’histoire nous apprend que des religieux, des prêtes, des évêques ont été assassinés à l’instar de l’abbé Joseph Mbassi en octobre 1988, Me Ngongo Ottou proche du clergé de Yaoundé en octobre 1988, Mgr Plumey en 1991, deux religieuses françaises en août 1992, Père Amougou en 1992, Père Engelbert Mveng en avril 1995 etc…
Les auteurs de ces meurtres ne sont jamais inquiétés. Ils courent toujours. Les enquêtes ouvertes à leurs sujets ne sont jamais closes mais plutôt classées aux oubliettes. L’église catholique aussi se mue dans un silence total sur ces affaires.

Sur le cas de l’évêque Jean-Marie-Benoît Balla, « là encore dans les 48 heures qui suivent cette affaire entrera dans l'oubli que l'on retrouve le corps de l'évêque ou non. Comme c’est le cas de son recteur du petit séminaire Armel Djama,» s’indigne le journaliste Boris Bertolt.