C’est à travers une Déclaration que le président du Conseil national de la communication (Cnc) s’est illustré, à l’occasion du lancement de la semaine mondiale de l’Education aux médias et à l’information qui commence ce 24 octobre 2022 et se poursuit jusqu’à la fin du mois.
« Pour éviter tout risque d’avilissement du citoyen face aux nouveaux moyens de connaissance issus de la transformation numérique, il est aujourd’hui nécessaire de rendre le consommateur des médias apte à entretenir une relation interactive avec ses sources d’information », prévient Joseph Chebonkeng Kalabubse avant de préciser qu’il s’agit notamment pour chaque utilisateur de questionner ces sources en vue de choisir, de façon libre et critique, les contenus crédibles utiles à son épanouissement intellectuel et moral. Il a par ailleurs indiqué qu’il s’agit d’un véritable processus que les pédagogues des médias désignent par le terme « littératie médiatique », emprunté à l’anglicisme « media literacy ». Ce concept renvoie globalement à l’apprentissage du bon usage des médias, « pour éviter les dangers et les travers de la déferlante pernicieuse de l’offre numérique ». Cette dernière doit être perçue comme une composante du parcours citoyen de tout élève, « lui permettant d’exercer une citoyenneté éclairée et responsable à travers le développement de l’esprit critique, la distance intellectuelle pour mieux appréhender les contenus diffusés, afin de garantir leur propre protection et le respect d’autrui. Il s’agit de permettre aux apprenants d’accéder et de maîtriser les codes et les langages médiatiques (bien informés, les hommes sont des citoyens, mais mal informés, ils ne sont que des sujets) ». Pour ce faire, le Cnc préconise la mise sur pied des politiques publiques qui permettent la compréhension des jeux et des enjeux, mieux, des intérêts divergents que véhicule la communication de masse ; la prise de conscience de l’impact des médias sur l’individu et la société ; la distinction entre une opinion et la manipulation d’une information ; la vérification de la fiabilité d’une source d’information ; la sensibilisation de l’enfance et les couches vulnérables sur les dangers des contenus nocifs et des risques d’une consommation irresponsable des médias.
Maîtriser les équipements numériques à disposition
Joseph Chebonkeng Kalabubsu a également martelé qu’une éducation inclusive aux médias et à l’information nécessite d’être attentive aux risques d’un usage mal maîtrisé des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui pourrait conduire à une fracture sociale de second degré, ce qui exclurait une proportion considérable de cette population de l’exercice de la citoyenneté mondiale, du fait son illettrisme numérique . Bien plus, « il importe de renforcer la disponibilité de tels équipements numériques pour familiariser les populations camerounaises et surtout de les mettre en garde contre les dangers inhérents ». L’éducation liée aux médias est de ce fait, un enjeu majeur pour la connaissance et le développement des sociétés au 21 siècle. « Favoriser la confiance : un impératif de l’éducation aux médias et à l’information », est le thème initié par les Nations unies pour célébrer cette semaine et engager au besoin des réajustements idoines pour que les médias suscitent de la crédibilité au sein de l’opinion publique. L’Onu (Organisation des nations unies) à travers l’Unesco (Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture) identifie les valeurs de confiance et de solidarité « comme étant le ciment de la cohésion sociale et des avancées pour le bien commun ».