Actualités of Friday, 10 May 2024

Source: www.camerounweb.com

‘Ils sont devenus fous’ : Haman Mana révèle ses dernières discussions avec Martinez Zogo

"Je connais l’homme depuis plusieurs années"

Dans son livre « J'aime l'odeur de l'encre sur le Papier au petit matin », le journaliste camerounais Haman Mana raconte son dernier entretien avec son confrère Martinez Zogo avant la mort de celui-ci. L’homme était sur ses nerfs et craignaient déjà pour sa vie.

Le gaillard de plus de 1,80m est obligé de se plier en deux dans une pièce raccourcie par la mezzanine qu’occupent les journalistes au-dessus. Je lui demande de s’asseoir, et de son regard furtif, il demande à ce que la porte soit fermée.

Je connais l’homme depuis plusieurs années, et j’écoute ses coups de gueule depuis Magic FM. De son style assez particulier, il «tient» la capitale tous les jours de la semaine, de dix heures à midi.

- Félicitations pour ta lettre à la directrice de l’ESSTIC, ce monsieur se croyait capable de tout obtenir grâce à son argent. Tu as frappé un grand coup!
- Merci... Je vois que tu ne le lâches pas non plus depuis des semaines...
- Oui, je viens te voir parce que tu es le seul journal qui a le courage de parler de Amougou Belinga. Tout le monde a peur de lui. Mais je ne vais pas le lâcher… De la poche de son blouson, il sort une pile de documents qu’il me tend, en me disant:
- Il y en a encore ici. On va continuer la semaine prochaine. Mais ils n’arrêtent pas de me menacer. D’ailleurs, toi-même, tu es dans leur collimateur. Je suis venu te dire de faire attention, toi aussi.
- Mais ce n’est pas d’aujourd’hui que je montre que je n’ai
aucune crainte. Il m’insultent dans leur télé, cela ne suffit
pas ?

- Ils sont devenus fous, ils se croient tout puissants. En tous cas, moi, je ne vais pas les lâcher. Je vais encore en recevoir, d’un moment à l’autre; on publiera ensemble.

J’ai jeté un coup d’oeil furtif aux documents, et ils concernaient des bons de commande de chaussures, vêtements et autres babioles, pour utilisation de la Direction de la sécurité.

présidentielle, et avec pour fournisseur...Vision4! Une télé qui fournit des caleçons à des militaires, il faut le faire!

Mon visiteur a mis moins d’un quart d’heure dans mon bureau.
Tous mes efforts pour le détendre, avec un bon mot ou une plaisanterie, n’ont pas été accompagnés d’une réponse de sa part. Il était grave, sur les nerfs et sur ses gardes. Au moment de partir, lorsque j’ai voulu le raccompagner, il a…”