Le management de la chose publique au Cameroun est toujours controversé. Les clans vicieux sont nombreux et les tentatives de détourner les biens sont très fréquentes. Il est de notoriété publique que le président de la République Paul Biya s’entoure des personnes beaucoup plus préoccupées par leur avenir que celui du pays ou des citoyens. A plusieurs reprises déjà, des décisions impopulaires ont été prises au sommet de l’État, retardant le progrès national.
Ce n’est pas une situation qui ravit l’écrivaine Calixthe Beyala qui pousse des coups de gueule quand elle le peut pour dénoncer les injustices dans son pays en mettant la lumière sur les grands maux qui retardent le développement du Cameroun. Calixthe Beyala part du principe que le Cameroun ne peut être sauvé que si les mentalités changent.
Dans son intervention sur les réseaux sociaux, elle souligne la médiocrité de la gouvernance dans laquelle baignent les dirigeants et leurs convictions inquiétantes : « Je veux voir mes enfants grandir ou du nombrilisme super misérable à la camerounaise.
La phrase la plus entendue au Cameroun est "je veux voir mes enfants grandir". En l'écoutant, un sourire en coin habite mes lèvres. Ceux-là qui la prononcent se posent-ils la question de savoir dans quelles conditions leurs enfants grandiront ?
Grandiront-ils dans cette misère économique et morale qui est la leur ? Dans quelles conditions grandiront leurs petits-enfants et toutes les générations à venir, jusqu'à la fin des temps ? Et ne me parlez pas de Dieu, il a des choses plus importantes à s'occuper.
Il n'a pas de temps à perdre avec nos pauvres vies. D'ailleurs, ne nous a-t-Il pas laissé le libre arbitre enfin que nous puissions in fine choisir ? Une infime minorité s'exile au pays des Blancs pour voir leurs enfants grandir et profiter des meilleures conditions de vie.
Ils oublient que le confort des Blancs vient exclusivement d'une réalité : leurs parents, leurs grands-parents et arrière-grands-parents ont choisi de ne pas voir leurs enfants grandir, enfin que leurs enfants grandissent dans des meilleures conditions de vie que celles qu'ils ont connues.
Alors, cette phrase si égoïste, si nombriliste, (quand elle ne cache pas une lâcheté certaine) doit pouvoir être analysée à la lumière de ce que chacun souhaite pour sa descendance », fin de citation.
Le journaliste Rémy Ngono a repris le coup de gueule de Calixthe Beyala sur sa page en intégrant des images humiliantes de certaines contrées du Cameroun qui montrent la vulnérabilité des habitants et l’extrême pauvreté qui règne sur le sol.
C’est un énième affront pour le pays que de telles photos se retrouvent sur la toile, montrant sans autre forme de procès que le mal est profond et que le peuple souffre sans que rien ne soit vraiment fait pour changer les choses.