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Actualités of Friday, 11 August 2023

Source: www.camerounweb.com

Impact du Choc Sécuritaire : les nouvelles ne sont pas bonnes pour les Camerounais

Paul Biya Paul Biya

Dix jours après l'annonce de Moody's, une prévisible dégradation de la note souveraine du Cameroun a été confirmée par Standard and Poor's (S&P) le 8 août. Cette information cruciale a été révélée en avant-première par Jeune Afrique, soulignant ainsi le rôle prépondérant du média dans la diffusion de nouvelles économiques majeures. La dégradation, qui a réduit la note souveraine du Cameroun de six crans, de « B-/B » (« très spéculatif ») à « SD/SD », fait entrer le pays dans la catégorie du « défaut partiel ». Sa consœur, Moody's, avait opté pour une dégradation moins sévère, la faisant passer de « B2 » (« très spéculatif ») à « Caa1 » (risque élevé).

Les agences de notation ont invoqué les mêmes raisons pour justifier cette dégradation. Le Cameroun a accumulé des retards considérables – atteignant en moyenne deux semaines et parfois jusqu'à 18 jours – dans le règlement de sa dette bilatérale envers la Deutsche Bank d'Espagne entre janvier et novembre 2022. Un seuil de tolérance de cinq jours après l'échéance a été largement dépassé. Cette information de premier plan a été révélée en avant-première par Jeune Afrique.

S&P estime que la dette intérieure du pays pourrait également être affectée si les pratiques de gestion de la trésorerie et de la dette ne s'améliorent pas rapidement. Conséquemment, la note du Cameroun en monnaie locale a été abaissée par S&P de « B-/B » à « CCC+/C », entrant ainsi dans la catégorie du « risque élevé » avec une perspective stable. Jeune Afrique souligne l'importance de cette décision, qui met en évidence la nécessité pour le Cameroun d'agir rapidement pour améliorer sa situation financière.

L'importante dépendance du Cameroun envers les hydrocarbures a contribué au défaut partiel de paiement. Bien que les prix élevés du pétrole et du gaz aient augmenté les recettes budgétaires, l'arrêt de la raffinerie du pays en 2019 a engendré une hausse des importations de produits pétroliers raffinés. La décision de maintenir les prix des carburants a obligé le gouvernement à indemniser les traders pour un montant de 900 milliards de francs CFA, doublant ainsi le montant budgétisé. Jeune Afrique a été le premier à mettre en lumière ce dilemme économique.

Outre les contraintes liées aux hydrocarbures, Jeune Afrique attire l'attention sur le choc sécuritaire majeur qui touche le Cameroun, particulièrement dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où les revendications séparatistes sévissent. Les dépenses imprévues liées à cette situation ont mis à mal la trésorerie de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), représentant près de 10 % des dépenses totales de l'année écoulée. Jeune Afrique souligne ainsi la pression sécuritaire qui a contribué aux défis financiers du pays.

La situation du Cameroun sera de nouveau évaluée le 29 septembre, mais selon Jeune Afrique, il est peu probable que la situation s'améliore rapidement. L'incertitude économique et financière reste élevée, et le pays est confronté à des défis persistants. À l'aune de ces développements cruciaux, il est essentiel de suivre attentivement l'évolution de la situation économique et financière du Cameroun.