Les gens ne savent pas être sérieux au Cameroun. C’est ce qu’on retient de la réaction de Framboise Arlette Doumbé Ding suite à la sortie de Dieudonné Essomba. Pour l’économiste Dieudonné Essomba « le plus grand problème du Cameroun c’est d’avoir eu des imposteurs à certains postes de décision. C’étaient des gens qui ne connaissaient rien. En 2006, vous avez un président qui n’est pas économiste. Un SGPR qui n’est pas économiste. Un Premier ministre qui n’est pas économiste. Un ministre de l’Economie et un ministre délégué qui ne sont pas économistes, un secrétaire général du ministère qui n’est pas économiste. À six niveaux de décision, on a des gens qui n’y comprennent rien. Vous espérez quel miracle ? »

« On peut résumer ces propos en disant simplement que le Cameroun est dirigé par un régime incompétent ou médiocre. Sauf que si vous dites qu'il faut chasser ce régime médiocre pour le salut du Cameroun, c'est le même Dieudonné Essomba qui va vous dire que vous allez passer par où pour atteindre Étoudi. Il va vous dire qu'on vous attend à Yaoundé avec les « flèches » et les « machettes ». C'est le même Dieudonné Essomba qui va s'attaquer avec les outils du tribalisme à ceux qui ont fait le même constat que lui et qui pensent qu'il faut créer des conditions pour une alternance démocratique au Cameroun », commente Arlette Framboise.

« Je ne sais pas pourquoi l’épidémie de l'incohérence frappe certains intellectuels Camerounais à une si grande échelle. Quand ce ne sont pas les incohérences, c'est le tribalisme, sinon la haine de l'autre. Je pense qu'il faut avoir perdu tout sens de l'honneur et de la dignité pour assumer ouvertement autant de contradictions. C'est pitoyable », poursuit-elle.

« Dieudonné Essomba dit dans le texte cité plus haut que "le plus grand problème du Cameroun c’est d’avoir eu des imposteurs à certains postes..." D'accord ! Mais en quoi Dieudonné Essomba est-il différent de ces imposteurs ? La question se pose d'autant plus que l'un des plus grands malheurs du Cameroun est aussi d'avoir des intellectuels tribalistes, comme lui, qui changent au gré de la direction du vent comme des girouettes. C'est trop facile de traiter les autres d'imposteurs quand on est soi-même l'un des pires imposteurs qui écument l'espace médiatique Camerounais. A certains moments il faut avoir la dignité de se remettre en question. Voilà donc un imposteur doublé de tribaliste qui juge d'autres imposteurs de l'écurie. Mais quelle imposture ! Balayez d'abord votre propre cour avant de voir si la cour du voisin est sale », a-t-elle conclu.