Les prix Bernard Njonga seront décernés à des postulants à trois concours. Il s'agit, entre autres, du Prix Bernard Njonga pour la photographie sociale, du Prix Bernard Njonga pour la littérature sur le développement rural. L'annonce a été faite hier(8 septembre 2022) à Yaoundé au siège du journal "La voix du paysan", dont le défunt était Directeur de la publication jusqu'à son décès le 21 février 2021. Selon le patron administratif du Service d'appui aux initiatives locales de développement(Saild), l'Ong que B. Njonga avait créée en 1988, ces prix vont être attribués grâce à des dotations provenant de sa famille, ses amis, ses sympathisants, ainsi que de la vente de ses publications.

Le prix Bernard Njonga pour la littérature sur le développement rural a pour postulat: "Écrire pour accompagner le développement rural". La vocation de ce prix consiste à exhorter les personnes à porter un regard citoyen sur les problèmes du monde rural et à contribuer à leur résolution et au changement des mentalités. Le concours est annuel et est lancé durant les mois d'avril/mai. L'un des desseins de ce concours ouvert à tous est de contribuer à la pérennisation de l'œuvre du pionnier du monde rural, ainsi que l'atteste Ernesto Yene, consultant en développement local: "Le dernier ouvrage de Bernard Njonga s'intitule"Je continue. Ce n'était pas que je m'arrête ou que ça s'achève. Ou alors que c'est la fin du parcours ou j'ai combattu le bon combat. Non! C'est je continue. Et comme il a dit que je continue, nous allons continuer parce que toutes les institutions qu'il a créées sont en train de lui survivre.Quand vous regardez le Saild. Quand vous regardez La voix du paysan, qui paraît depuis 1988 de façon interrompue et qui est passée au numérique, bien avant certains médias, vous n'allez pas dire que nous ne faisons rien".

Certes, bien de cadres du Service d'appui aux initiatives locales de développement (Saild) ont quitté le navire du fondateur du journal "La voix du paysan", tout autant qu'il y a eu, ces dernières années, des cas de décès, à l'instar de celui de l'ancien journaliste de la Crtv, Isaac Njifakoue, une autre figure de proue du Saild. En dépit des départs de François Bimogo, Martin Abega, Mireille Epiphanie Tchiako, Louis-Marie Kakdeu, Olivier Bibou Nissack et Valsero, d'autres jeunes loups aux dents longues ne lâchent pas prise et organisent, dans les prochains mois, trois concours, dont Ernesto Yene décline la portée: "Ces trois prix, c'est pour continuer dans la vision de l'homme, c'est pour continuer dans les actions qu'il préconisait. Je crois que la photo qui est derrière moi, beaucoup de gens découvrent que c'est B. Njonga l'auteur. Vous voyez qu'un geste comme celui-là peut changer et peut impacter la vie des gens. C'est dans ce continuum que nous nous situons".

Justement, la photo dont fait mention l'expert en développement local est celle des tracteurs abandonnés dans une broussaille à Ebolowa, capitale régionale du Sud. Photo prise par B. Njonga en novembre 2012. Le président de l'Association de défense des intérêts collectifs (Acdic), fidèle à sa double logique de la mobilisation et de la contestation sociales, avait, à cette époque-là, dénoncé l'abandon desdits instruments technologiques grâce auxquels l'agriculture devrait être optimisée et être, pour ainsi dire, le premier levier de l'essor du Cameroun.

"Je veux des photos qui parlent", affirmait alors B. Njonga, qui n'hésitait jamais, lors de ses descentes sur le terrain, à immortaliser les images fort évocatrices. C'est, sans doute, ce qui justifie le bien-fondé de l'existence du prix Bernard Njonga pour la photographie sociale. Hozier Nana Chimi, Secrétaire général du Saild, en situe l'objectif:"Nous voulons, à travers ces prix, montrer les atouts qu'utilisait un homme public qu'on a, tous, connu: Bernard Njonga, mais malheureusement qui n'est plus avec nous. Il présentait les atouts de la photo. C'est à travers l'observation qu'il véhiculait les atouts de la photo. Il voyageait beaucoup en milieu rural; il observait ; il capturait; il immortalisait. Heureusement, ces actions nous ont été léguées aujourd'hui par lui. Nous voulons qu'il y ait d'autres Bernard Njonga qu'ils continuent dans le même sens parce que mieux vaut une image que mille mots".

Relativement au prix Bernard Njonga pour la littérature sur le développement rural, il y a, au total, trois prix:

Le prix Document de réflexion/documentaire. Celui qui va le décrocher, dès 2023, gagnera 500.000 Fcfa;

Le prix Document d'information scientifique et technique. Le gagnant de ce prix va obtenir également la somme de 500.000 Fcfa ;

Le prix Presse(article) L'Homme de média, qui va ravir la vedette à ses rivaux, va entrer en possession d'une somme de 300.000 Fcfa.