La commission des finances de l’Assemblée nationale du Cameroun devait siéger à partir de 10h30 ce vendredi 17 novembre 2017. Ses membres devaient commencer à étudier la loi de règlement déposée par le gouvernement camerounais. Ce programme pourrait être compromis, en raison de l’incendie survenu hier 16 novembre 2017.
Les flammes auraient été repérées au niveau du quatrième étage par les gendarmes préposés à la garde de l’édifice, aux environs de 22h. Ceux-ci auraient aussitôt appelé les secours. Mais, le feu s’est propagé assez vite et a atteint le cinquième, le sixième et le septième étage. Arrivés sur les lieux, les pompiers n’ont pas pu maîtriser les flammes en moins de trois heures de temps. Vers 1h du matin, au moment où nous quittions les lieux, l’incendie s’était calmé, mais de petites flammes étaient encore visibles.
L’incendie du 16 novembre a réduit de nombreux bureaux administratifs en cendres, notamment la direction des affaires générales, le secrétariat général adjoint, le bureau des chefs de bureaux. Le bureau du groupe parlementaire du Social democratic front a également été rasé par le feu. Le mobilier, les documents, le matériel informatique sont partis en fumée.
L’hémicycle, situé sur le bâtiment incendié, n’a pas été touché. Cependant, pour certains députés rencontrés sur les lieux, il est très peu probable que les plénières de la session budgétaire en cours- ouverte le 14 novembre- s’y poursuivent. « Le bâtiment pourrait s’écrouler. Je pense que par mesure de sécurité, il va falloir trouver une autre alternative », commente un député RDPC, le regard figé. Depuis l’autre côté de la rue, l’élu regarde, impuissant, son bureau se faire envahir par les flammes.
Le Président de l’Assemblée nationale dépassé
Devant la dictature du feu, Cavaye Yeguie Djibril est sans voix. Entouré de quelques personnalités, le président de l’Assemblée nationale n’a pas de mots pour décrire son désarroi. Pour le moment, rien ne précise les causes du drame. Il pourrait s’agir d’une panne du circuit électrique. Mais, des enquêtes approfondies en diront certainement plus dans les prochains jours.
23h. Les flammes continuent de ravager le bâtiment de l’Assemblée nationale. Le périmètre de sécurité a été renforcé. L’armée, la gendarmerie et la police veillent à ce qu’aucun véhicule ne traverse les barrières de sécurité installées de part et d’autre, sur environ 200 mètres. Ernest Ngalle Bibehe, le ministre des Enseignements secondaires, est contraint de traverser le périmètre de sécurité à pied. Le pas pressé, le membre du gouvernement, vêtu d’une gandoura blanche, a la mine grave. Il court apporter son soutien aux sinistrés.
Certains employés de l’Assemblée nationale sont également accourus. En petits groupes, ils partagent leur étonnement et répondaient sans arrêt aux coups de fil. « Ma carrière, toute ma carrière est partie en fumée », pleure une jeune femme au téléphone.
La journée de travail de ce vendredi 17 novembre 2017 va être difficile pour le personnel de l’Assemblée nationale.