Le Représentant permanent du Cameroun auprès des Nations Unies à Genève, Anatole Fabien Marie Nkou, et une délégation composée de représentants des Ministères des Relations Extérieures et de la Justice, ainsi que de la Délégation Générale à la Sécurité nationale et de la Gendarmerie nationale étaient face au Comité de lutte contre la torture de l’Organisation des Nations Unies (ONU) le 8 novembre 2017.
« Elle a répondu aux questions des experts du Comité portant notamment sur la crise dans les régions anglophones ; les allégations d’exécutions sommaires et d’existence de lieux de détention secrets et de charniers, en particulier dans le contexte de la lutte antiterroriste contre Boko Haram ; les tribunaux militaires ; l’incrimination de la torture et la notion de « sanctions légitimes » ; les conditions carcérales ; les violences basées sur le genre ; les mutilations génitales féminines ; l’abrogation de la disposition du Code pénal exemptant de poursuites pénales l’auteur d’un viol qui se marie avec la victime ; la situation des défenseurs des droits de l’homme ; la liberté de la presse ; ou encore la Commission nationale des droits de l'homme et des libertés » souligne le rapport du Comité publié le 9 novembre 2017.
En étudiant le rapport du Cameroun les experts de l’ONU ont notamment observé que « les procès de personnes accusées de torture n’avaient donné lieu qu’à des sanctions légères, voire à des peines avec sursis, malgré les lourdes peines prévues par le Code pénal ». Ils ont ensuite voulu savoir pour quelles raisons les avocats n’étaient pas systématiquement présents lors des interrogatoires de police, alors même que leur présence est prévue par la loi.
S’agissant de la crise sociale dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la délégation camerounaise à l’ONU a indiqué qu’elle avait pour origine des revendications corporatistes émanant de certains syndicats d’enseignants et d’avocats. Ces revendications ont été déportées sur le champ politique quelques mois après avec la réclamation violente de la partition du Cameroun par un courant sécessionniste.
« La délégation a par la suite insisté sur le fait que les revendications corporatistes à l’origine de la crise anglophone avaient cédé le pas à une véritable insurrection armée visant la scission du pays et accompagnée de violences contre les personnes et les biens. Au moins cent morts sont à déplorer au 1er octobre, a précisé la délégation », relève le rapport.
Les représentants du Cameroun ont supplié le Comité de lutte contre la torture de ne pas accorder de crédit aux rapports de certaines institutions. « Elle a prié le Comité d’accorder son attention aux dérives de certaines organisations non gouvernementales, dont – de l’avis des autorités camerounaises – celle dirigée par Mme Maximilienne Ngo Mbe ».