Un symposium pour l’harmonisation réussie des cadres d’élaboration et d’opérationnalisation des ZES de nouvelle génération en Afrique a fermé ses portes le 23 janvier 2025 à Douala.
Les experts des pays membres de la CEEAC et de la CEMAC ainsi que des communautés économiques régionales (CER) respectives ont discuté avec les financiers, les partenaires au développement et le secteur privé, des moyens d’action pour accélérer l’opérationnalisation des Zones économiques spéciales (ZES) en Afrique centrale, en tant qu’instrument d’industrialisation inclusive et durable et de diversification économique.
Concrètement, ce symposium avait pour objectif de créer un groupe de travail inter-agence et une plateforme de coopération régionale robuste pour accélérer l’opérationnalisation des stratégies d’industrialisation et la mise en œuvre des approches chaînes de valeur à fort potentiel et ZES. Il devait également permettre le lancement des travaux d’élaboration d’un programme conjoint visant à accompagner les États de la sous-région dans le développement et la mise en œuvre des ZES, qui contribueraient à l’industrialisation inclusive et durable et à d’autres objectifs de développement économique et social plus larges.
Selon Jean Luc MATASKI, Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique Centrale de la Commission Économique pour l’Afrique, « l’Afrique centrale dispose d’abondantes ressources naturelles qui doivent être davantage transformées sur place permettant ainsi à la sous-région d’accélérer son processus d’industrialisation et de diversification. Et le développement des ZES de nouvelle génération constitue un des moyens pour atteindre cet objectif ».
Zone CEEAC, la moins intégrée d’Afrique
Une ZES est un espace constitué d’un ou de plusieurs sites aménagés, viabilisés et dotés d’infrastructures en vue de permettre aux entités qui vont s’installer de produire les biens et les services dans les conditions optimales. Au Cameroun, le Bureau sous-régional revendique le rôle de chef de file dans l’appui à la création de la ZES pour la transformation du bois à Bertoua, dans la Région de l’Est. D’après Jean Luc MATASKI, l’adhésion du Cameroun à Africa Finance Corporation (AFC) en 2022, a permis au pays d’accéder au financement de l’AFC pour la mise en œuvre de la ZES à Bertoua pour laquelle 1000 hectares de terres ont été sécurisés et un processus d’indemnisation lancé pour le développement du pôle industriel.
Pour la CEA, les ZES sont une nécessité pour combler le gap industriel après des décennies de déstructuration de modèles économiques, du fait des plans d’ajustement structurel et les réformes internes aux États de l’Afrique centrale. Selon Raymond TAVARES, représentant de l’ONUDI pour l’Afrique centrale, le développement et la promotion des ZES de nouvelle génération s’inscrivent dans un processus visant l’attrait des investisseurs étrangers pour les pays en développement.
Cependant, avec ses 160 millions de consommateurs, la CEEAC, qui regroupe 11 pays, dont le Cameroun, reste la région la moins intégrée du continent africain avec un volume de commerce intra-régional de 1,57%, alors que la moyenne dans les autres sous-régions varie entre 15 et 16%. La CEA soutient la mise sur pied de trois zones économiques spéciales dans la sous-région : une première pour la transformation du bois à Bertoua au Cameroun; une deuxième dédiée à la production de précurseurs de batteries et éventuellement de véhicules électriques en République Démocratique du Congo et en Zambie, et une troisième consacrée au bétail au Tchad.